Ce monologue nous est proposé par Madeleine qui a retrouvé ce texte dans ses archives.
La Beurdouille
Je ses native de Basse-Beurdouille, là où je filais ma qenouille.
Ce qi me dépitait le pu, c’ét q’ma mère v’laet qe j’travaille.
Dame ! On n’peut point tout le temps travaillë.
Le lendemain, ça t’ét dimanche, j’mis ma robe bllanche et mon corset de bouracao.
Ma faille, je trouvis un galant.
J’en parlis a ma mère.
Ma mère en parlit a mon père.
Mon père dit « je n’savions pouint qe nout’ Charlotte aimait les gârs. »
Deuz mouéz après ça taet nou noces.
Tout allaet beurli-beurloqe.
I s’applaet Jean Raffinoué, q’étaet ben pu betâ q’maille.
Qant il fut dans la rue, ses jambes allaent batti-battant con.me un bon.nome de cent-dis anws.
Et qan ce fut a l’église, Mon.sieur le Curé dit « Mon.sieur le marié, v’léz-vous ben vous décoiffë ? ».
Le rouge li montit a la goule con.me eune moyenne citrouille.
« J’t’avaes ben dit mon granw betâ, pourqaille ne te découv’ tu pouint ? ».
Qant ce fut a tab’ avec tout pien d’nous camarades, tout le temps le nez li dégoutait.
Chacun li passait son mouchet.
Y’ avaet ma tanwte Perrine qi riait con.me eune granwde imbécile.
J’emeraes mieux jamés me marië qe d’prend un hon.me pour le mouchë.