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Dictionnaire / Motier
A/B/C/D/E/F/G/H/I/J/K/L/M/N/O/P/Q/R/S/T/U/V/W/X/Y/Z
Abat-fin [abafɛ̃j] : n. m. Abat-foin. Trappe, ouverture pratiquée dans un grenier au-dessus d’une écurie ou d’une étable et par laquelle on jette le foin ou la paille.
Abomination [abominasjɔ̃] : n. f. Horreur mêlée de répulsion. La gherre de catorze taet eune abomination ! La guerre de quatorze était une horreur !
Abouter [abutø] : 1 – v. tr. dir. Abouter, mettre bout à bout, joindre, raccorder (joindre). 2 – v. tr. indir. Aboutir, accéder, arriver (venir), donner accès, mener à bien, finir, terminer, clore, conclure.
Acurette [akyʁɛt] : n. f. Long aiguillon destiné à un attelage de bœufs. Ce dispositif qui pouvait attenidre trois mètres servait essentiellement à guider les animaux lors des labours.
A chaqe faï ! [a ʃak faj] : interj. Chaque fois !
Adsaï/Ad’saille [adsaj] : adv. Ce soir, à ce soir.
Aguerouër [agəʁwø] : v. tr. Rassembler, regrouper, réunir, abriter sous son aile.
A journée [a juʁnø] : expr. Continuellement. Il ét a journée ou cul de la bâriqe. l est continuellement au cellier à boire des verres.
Ah dame point ! [a dam pwɛ̃j] : interj. Non ! Certainement pas !
Ah dame sia ! [a dam sja] : interj. Si ! Certainement que si !
Aï [aj] : n. f. L’aire de battage.
Aï don ! [aj dɔ̃] : interj. Allons donc !
A maï ! [a maj] : interj. Au secours !
A teu coups ! [a tə ku] : interj. A chaque fois !
A tout coup ! [a tu ku] : interj. Certainement, d’ailleurs, n’importe comment, en tout cas, inévitablement, quand même, à chaque fois (ext.) immanquablement, (ext.), indiscutablement (ext.). A tout coup, ça l’a deloûzë un p’tit. Quoiqu’il en soit ça l’a sorti un peu.
A verse [a vɛʁs] : loc. adv. Abondamment, généralement pour désigner la pluie. I mouille a verse, je ses trempë-gueunë. Il pleut abondamment, je suis trempé comme une soupe.
Abernuncio [abœʁnɔ̃sjo] : n. f. Formule que les catholiques prononçaient lors de la confirmation des vœux du baptême ou lors d’un baptême. Il est cité dans de nombreux dictionnaires espagnols comme interjection au sens de » Dieu nous préserve! ».
Abibaud [abibɑw] : n.m. Moucheron.
Abouie [abwui] : topon. Village de l’Abbaye sur la commune de Héric.
Abourâ [abuʁɑ] : n. m. Couche de paille dans un sabot.
Abourer [abuʁø] : v. t. Couvrir la cour d’une litière, faire (ou changer) la litière, mettre de la paille dans un sabot. On va aboureu les pourcéo avec des ajons. Nous allons arranger la litière des cochons avec des ajoncs.
Aconnaitre [akonɛtʁø] : v. tr. Connaître quelqu’un. Reconnaître quelqu’un. Du vieux-français aconnoistre. S’ti là, je l’ai aconnu depé bin longtemps. Celui-là je le connais depuis longtemps.
Affaîter [afɛtø] : v. tr. Terminer le sommet d’un gerbier, d’un pailler, d’un mulon, etc.
Affourer [afuʁø] : v. tr. Donner du fourage. Approvisionner.
Afut [afy] : n. m. Affûtage.
Afutiaos [afytjaw] / afuts [afy] : n. m. pl. Outils.
Aghuzer [agyzə] : v. tr. Aiguiser un outil.
Aï [aj] : n. f. L’aire de battage.
Aille [aj] / aire [ɛʁ] : n. f. Cour de la ferme où l’on réalise les battages.
À la vot’ teurtous [a la vot təʁtu] : expr. A votre santé.
Ali [ali] : adj. Se dit d’un pain ou d’un gâteau qui n’a pas assez levé ou qui n’est pas assez cuit et dont la pâte est compacte.
Aliz [aliz] : n. m. Pain-gâteau connu depuis le XVIIe siècle en Bretagne, fabriqué autrefois au sein des familles paysannes et que l’on trouve encore de nos jours à Teillé (44).
Alizë -ée [alizø] : adj. Azyme. Cant la pâte n’a pâs levë, le pain ét alizë. Quand la pâte n’a pas levé, le pain est azyme.
Almana [almana] : n. m. Almanach.
Alsion [alsjɔ̃] : n. m. Pièce appelée aussi couton, obtenue à partir d’une gaule de châtaignier, formant l’ossature d’un panier en osier.
Amain [amɛ̃] : n. m./f. Aise, commodité, convenance, disposition, façon, manière.
Ampan [ɑ̃pɑ̃] : n. m. Mesure de longueur empirique prise entre les extrémités du pouce et du majeur : environ 20 cm. Ma tab’ mezure catr ampans d’un coutë et sèt de l’aote. Ma table mesure quatre-vingts centimètres d’un côté et cent quarante de l’autre.
Anche [ɑ̃ʃ] : n. f. Goulotte de la maie du pressoir par où s’écoule le jus de pomme ou le raisin.
Ancienne heure [ɑ̃sjɛ əʁ] : expr. Heure solaire.
Andain [ɑ̃dɛ̃] : n. m. Rangée régulière d’herbe fauchée.
Andainer [ɑ̃dɛnø] : v. tr. Aligner le foin fauché en andains pour séchage par le soleil avant le ramassage.
Aneu [anø] : adv. Aujourd’hui.
Ao ! [aw] : interj. Aïe !
Aou [au] : n. m. Août.
Apouette [apwɛt] : n. f. Étais. Appuis. C’t’ année y avaet tanw de poumes q’a fallu met’ des apouettes es branches. Cette année, il y a eu tellement de pommes q’il a fallu étayer les branches.
Apouetter [apwɛtø] : v. tr. Etayer.
Aproprir [apʁopʁiʁ] : v. tr. Nettoyer, laver, rendre propre. Va falar aproprir la piace ! Il va falloir nettoyer le sol !
Araignée [aʁɛ̃ɲe] : n. f. Sorte de grappin à trois ou quatre branches utilisé pour récupérer les récipients tombés dans les puits.
Araigner [aʁɛ̃ɲø] : v. tr. Enlever les toiles d’araignées.
Arocher [aʁoʃø] : v. tr. Catapulter.
Aroue [aʁwø] : n. m. Foin sec mis en ligne pour le récolter (cosses ou bottes).
Arouer [aʁwø] : v. tr. Rassembler le foin sec en lignes. Faire des aroues.
Asteur [astœʁ] : loc. adv. Maintenant.
Âtelle [ɑtɛl] : n. f. Corde ou courroie de cuir utilisée pour atteler la brouette à son porteur. L‘âtellepasse autour du cou du porteur et ses extrémités sont attachées aux bras de la brouette. la charge est ainsi mieux répartie et les bras sont soulagés.
Attirer [atiʁø] : v. tr. Sortir quelque chose d’un meuble. Attirë le couvert. Dresser la table.
Attraper (se faire) [atʁapø] : expr. 1. Se faire gronder, réprimander, corriger. 2. Se faire piéger, tromper, manipuler.
Aut’faille [ɑwtfaj] : adv. Autrefois.
Avanger [avɑ̃ʒø] : v. tr. et v. intr. Aller vite en ouvrage. Être avantageux.
Aveça [avəsa] : topon.Commune d’Avéssac.
Avette [avɛt], Mouche-à-miel [muʃ a mijɛl] : n. f. Abeille
Avoinée (prendre une) [avɔɑne] : n. f. Recevoir une correction. J’n’e ti pris d’eune avoinée ! J’ai été fortement réprimandé ! Origine : Cette expression date du XIXe siècle. Les cochers avaient pour habitude de nourrir leurs chevaux avec de l’avoine, et de leur donner un coup de fouet pour les faire avancer. La combinaison des deux actions a donné naissance au verbe « avoiner » qui peu signifier « donner des coups ». Cette expression est aujourd’hui plutôt utilisée pour « se faire réprimander sévèrement ».
Avouillette [avujɛt] : n. f. Sorte d’entonnoir utilisé pour introduire les préparations à boudins ou saucisses dans les boyaux.
Avri [ɑvʁil] : n. m. Avril.
Azurage [azyʁaʒ] : n. m. Tremper du linge blanchi dans une eau imprégnée d’une couleur bleue, pour lui donner de l’éclat.
Badrâ [badʁɑ] / Bardrâ [baʁdʁɑ] : n. m. Battoir à linge.
Bagaije [bagɛʒ] : n. m. Mobilier, biens de toute nature, que possèdent les futurs mariés, transportés vers la demeure commune, la veille du mariage.
Bâillaod [bɑjɑw] : adj. Curieux et indiscret.
Baïre a l’anche [baj a l’ɑ̃ʃ] : expr. Boire le jus de pomme ou de raisin directement à la sortie du pressoir.
Baïre un coup [baj œ̃ ku] : expr. Boire un verre. Issue du vieux français, où le coup désigne la quantité de liquide que l’on est capable de boire en une seule fois, boire un coup est donc le fait de boire un verre, qu’on partage généralement entre amis.
Balaï [balaj] : n. m. 1. Balai. 2. Genêt servant à la confection des balais. A rapprocher du breton balan (genêt).
Balan [balɑ̃] : n. m. Oscillation. Équilibre. Contre-poids La chartée de foin ét trop pien·ne, ça fèt du balan. La charrette de foin est trop pleine, elle oscille.
Bale [bal] : n. f. Corbeille en osier. La bale, c’ét un penieu en osieu ! La bale c’est un panier en osier !
Balle (- de céréale) [bal] : n. f. Enveloppe , tégument qui contient la graine des céréales et qui en est séparé au battage. Celle d’avoine, plus légère, plus douce au toucher, était soigneusement recueillie pour emplir les ballins et les ballines. Avec la paille brisée, cela forme les Gâpâs. Quien plleusi de dormir su un’ balline fraïche nemplleinie de balles. = Quel plaisir de reposer sur une couche garnie de balles neuves.
Balle à linge [bal a lɛ̃ʒ] : n. f. Grand panier d’osier destiné à emporter le linge au lavoir.
Ballin [balɛ̃j] : n. m. Petite balline de berceau.
Balline [balin] : n. f. 1. Couchage formé de balles d’avoine dans une enveloppe de toile. 2. Expr. Manger la balline = Dilapider tout son bien.
Banquette [bɑ̃kɛt] : n. f. Accotement. Bord de la route entre chaussée et fossé. Sa chârte a mordu su la banquette, il a manqueu attrapeu accident. Sa voiture a mordu l’accotement il a failli avoir un accident. Syn. berne.
Baqhet [bakɛ] : n. m. Récipient rond en bois de contenance variable, jusqu’à 100 litres environ. Le baqhet était parfois fait d’une barrique nantaise (220l) coupée en deux.
Barbot [baʁbo] : n. m. Hanneton.
Barbouiller [baʁbujø] : v. tr. 1. Recouvrir grossièrement de couleur ou d’une substance le plus souvent salissante; souiller, maculer. 2. Avoir mal au cœur, être incommodé par se qu’on a mangé.
Bardrâ [baʁdʁɑ] / Badrâ [badʁɑ] : n. m. Battoir à linge.
Barge [baʁʒ] : n. f. Gros tas de paille ou de céréales.
Bâriqe [bɑʁik] : n. f. Barrique.
Bas boucard [bɑ bukaʁ] : adj. Vent de sud-ouest.
Bassinë [basinø] : v. tr. Ennuyer, importuner quelqu’un par des demandes continuelles. I nous bassine avec ses boniments. Il nous ennuie avec son baratin.
Bassinoire [basinwaʁ] : n. f. 1.Bassin de cuivre à couvercle perforé et à long manche qui, rempli de braises, servait autrefois à chauffer les lits. 2. Récipient large et profond, en métal, servant à divers usages domestiques. J’e mis mon linge a trempë dans la bassinoire. J’ai mis mon linge à tremper dans la bassine.
Bat-d’la-goule [bɑdlɑgul] : n. m. Bavard irréfléchis. Qui parle à tort et à travers. Quel bat d’la goule c’tila ! Quel bavard celui-là !
Batiao/batéo [batjao/bateo] : n. m. Bateau.
Battages [bataʒ] : n. f. pl. Moissons.
Bataillon [bataiɔ̃] : n. f. pl. Équipe d’entraide au travail formée à l’occasion des moissons.
Batterie [batʁi] : n. f. 1. Battage des céréales dans une ferme. 2. Ensemble des travailleurs employés aux battages.
Batti-battant [bati-batɑ̃] : adv. Cahin-caha.
Battou [batu] : n. m. Celui qui travaille à la batterie.
Baude [bod] : n. f. Génisse.
Baudet [bodɛ] : n. m. Veau.
Bè [bɛ] : n. m. Bec. Bouche ( langage populaire). J’torch’rë mon bè. Je m’essuierai la bouche.
Bedoufllure [bəduflyʁ] : n. f. Boursouflure, cloque, ampoule (cloque).
Bégaud [begɑw] : n. m. Support de la chandelle de résine. Il se fixait tout près de l’âtre pour évacuer la fumée.
Ben béné (étr) [bɛ̃ bene] : expr. Être dupé, se faire avoir. J’avaes ach’teu ceut’ vache, je m’ses ben fé béné. Je me suis bien fait duper en achetant cette vache.
Ben manqe [bɛ̃ mɑ̃k] : loc. adv. Sans doute. On n’ara ben manqe pas de paï c’ t’anwneuille ! On n’aura sans doute pas de poire cette année !
Béleu [bɛlø] : topon. Commune de Beslé-sur-Vilaine.
Beli [bəli] : n. m. Bélier (vocabulaire enfantin), mouton (voc. enfantin).
Beli, beli [bəli, bəli] : interj. Allez ! (moutons).
Benéze [bənez] : adj. Content, heureux, joyeux, satisfait.
Berc [bɛʁ] : n. m.Berceau.
Berche [bəʁʃ] : n. f. Brèche, barrière, échancrure, entrée de champ, passage.
Berchet [bəʁʃɛ] : n. m. Petit tabouret à trois pieds pour s’asseoir pour traire les vaches.
Berdace [bəʁdas] : adj. n. f. 1.Bavarde, commère, casse-pieds. Qheul Marie-berdace ! Quelle bavarde ! 2. Ivresse. I n’avaet d’eune berdace ! Il en tenait une bonne.
Berdacer [bəʁdasø] : v. intr. Bavarder, bavasser, commérer, discuter, médire, papoter, parler à tort et à travers, parler pour ne rien dire, rabâcher, radoter, cancaner. I n’e fèt qe berdacer. Il ne raconte que des bêtises.
Berdacerie [bəʁdasəʁi] : n. f. Bavardage, commérage, radoterie, rêvasserie, babillage, papotage.
Berdacier [bəʁdasjø] : adj. n. m.Bavard, radoteur, casse-pieds.
Berdaçou [bəʁdasu] : adj. n. m.–ouere [–uɛʁ] : adj. n. f.Bavarde, commère, casse-pieds.
Bërline [bøʁlin] : n. f.Catégorie de poussette ancienne, inspirée de la voiture hippomobile du XIXe siècle.
Berne [bɛʁn] : n. f. Accotement. Bord de la route entre chaussée et fossé. Syn. banquette.
Berouette [bəʁuɛt] : n. f. Brouette.
Bersiller [bøʁsije ] : v. tr. Cligner. On bersille des yeux.
Bésicles [bezikl] : n. f. pl. Anciennes grosses lunettes rondes.
Bête à Bon Dieu [bɛt a bɔ̃ dijø] : n. m. Coccinelle. Appelée Perrine [pɛʁin] à Casson (44).
Beuche-merde [bøʃə-mɛʁd] : n. m. Bousier. Appelé tarinou [taʁinu] (granchamps-des-fontaines 44) ou tarinié [taʁinjø] (casson 44).
Beuguin [bøgɛ̃] : n. m. Lombric. Ver de terre. Y pleuva tellement que les beuguins ‘ta tous sortis. Il a tellement plu que les vers de terre sont sortis en grand nombre.
Beuille [bøj] : n. f. Bedaine. Avar de la beuille. Avoir un gros ventre. A t’y don d’la beuille depi quequ’temps. Comme il a donc un gros ventre depuis quelque temps.
Beuille [bəj] : n. f. Lessive. A Casson, nous dit Berthe, faire la beuille c’est faire la lessive.
Beuillu [bməjy ] : adj. Ventru. Il ét beuillu comme un chien naillë. Il est ventru comme un chien noyé. T’as ti donc d’la misère avec ton beuillu. Comme tu es malheureuse avec ton gros homme.
Beuluette [bølyɛt] : n. f. Etincelle. Flamme furtive. A force de bersilleu, je n’vaille pu que des beuluettes. A force de cligner des yeux je ne vois plus que des étincelles.
Beurciller [bøʁsijø] : v. intr. Cligner sans arrêt des paupières et des sourcils. Le soulaïl me fait beurcillë. Le soleil me fait cligner des yeux.
Beurdâsser [bøʁdɑsø] : v. intr. Parler à tort et à travers. I n’arrete pouint de beurdasseu. I m’câsse la téte. Il n’arrête pas de parler à tort et à travers. Il est assommant.
Beurdâssou [bøʁdɑsu] : adj. n. m. / Beurdâssouere [bøʁdɑsuɛʁ] adj. n. f. Qui parle étourdiment. N’en v’la d’un beurdassou. I m’câsse la téte. Quel bavard ! Il est assommant.
Beurdi-beurdao [bœʁdi-bœʁdaw ] : adv. Cahin-caha.
Beurdouille [bøʁdujə] : adj.Bredouille.
Beurdouille [bøʁdujə] : n. géo. f. rareBretagne (péj.).
Beurdouiller [bøʁdujø] : v. intr. Bredouiller. Bafouiller.
Beurdouillerie [bøʁdujʁi] : n. f. Bafouillage.
Beurli-beurloqe [bœʁli-bœʁlɔk ] : adv. Cahin-caha.
Beurnâchou [bøʁnaʃu] : n. m. et adj. 1. Personnage sale et sans soins, au jabot taché d’aliments. 2. Qui se plaint tout le temps (sens donné à Héric et ses environs).
Beursoin [bøʁswɛj] : adj. Sournois, renfrogné.
Beurtaud [bøʁtɑw] : n. m. Très petit passereau appelé roitelet.
Beurtelles [bœʁtɛl] : n. f. pl.Bretelles.
Beurzin [bøʁzɛ̃] : n. m.Variété ancienne de petits haricots blancs qui se mangeaient secs.
Beuzille [bøzij] : n. f. Petite poire sauvage à saveur astringente. D’aote-faille, n’i avaet des bezilles a l’eclluze de Bout-de-bois. Autrefois, on trouvait des petites poires sauvages à l’écluse de Bout-de-Bois.
Bew (44) / biao [bew / biao] : adj. Beau.
Bié [bie] : n. m. Région. Blé. Seigle.
Bièn [bjɛ̃] : topon.Commune de Blain.
Bié naï [bie naj]? Bien naille [bjɛ̃ naj ] : n. m. Blé noir. : n. m. Sarrasin.
Biette [biɛt] : n. f. Betterave fourragère.
Biette négresse [biɛt negʁɛs] : n. f. Betterave potagère
Bigâille [bigaj] : n. f. Bagatelle, petite monnaie, piécettes. Je n’e que de la fâillie bigâille dans ma bourse. Je n’ai que des piécettes dans mon porte-monnaie.
Bigorner [bigɔʁnø] : v. tr. Abîmer.
Bijouéter [biʒwetø] : v. tr. Réunir les deux éléments d’une paire.
Biller (se) [bije] : v. tr. Se cogner l’os d’une cheville avec le sabot de l’autre pied en marchant. En rev’nant de l’école je m’s’eu ti donc ben billeu les chevilles. En revenant de l’école je me suis bien cogné les chevilles avec mes sabots.
Binot [bino] : n. m. Ventre.
Bisbille (étr en) [bisbij] : subst. f. Avoir un léger différend avec quelqu’un. Je cres ben q’i sont en bisbille. Je crois qu’ils ont un léger différent.
Bissa [bisa] : n. m. Besace.
Bllaode [bjawd] : n. f. Blaude, blouse d’homme en droguet, vêtement traditionnel des maquignons.
Bobane [bobɑnə] : n. f. Femme sotte et babillante.
Bobillon [bobijɔ̃] : adj. Bavard, sans esprit.
Bobillonage [bobijonɑʒə] : n. m. Bavardage.
Bobilloner [bobijone] : v. intr. Bavarder.
Bode [bod] : n. f. Génisse.
Bodet [bodɛ] : n. m. Veau.
Bohèr [boɛʁ] : n. m. Perche arc-en-ciel.
Bolée [bole] : n. f. Bol à une anse (contenu), tasse pleine, verre de cidre, coup à boire. Viens avè maï bézër ene bolée d’cite. Viens avec moi boire du cidre.
Bonder [bɔ̃dø] : v. tr. Mettre un bouchon à la bonde.
Bon d’la ! [bɔ̃ d’la] / Bon diousse ! [bɔ̃ djus] : interj. Interjections exprimant simplement la surprise. C’est la formule adoucie du juron « bon Dieu » utilisée pour ne pas blasphémer.
Bonè [bɔnɛ] : n. m. Béret.
Bonhomme de paille [bɔ̃nɔ̃m də pɑj] : n. m. Epouvantail. Un bonhomme de paille c’ét pour fere pou é ouéziaos. Un épouvantail sert à effrayer les oiseaux.
Botton [bɔtɔ̃] : n.m. Petits chausson en laine tricotée à l’usage des bébés.
Bouâze [bwɑz] : n. f. Arête, brindille, fétu. Mon païsson ét pllein de bouâzes. Mon poisson est plein d’arêtes !
Boucard [bukaʁ] : adj. Vent de nord-ouest ou de galerne, vent mauvais et froid.
Bouchon d’écuelle [buʃɔ̃ dekyɛl] : n. m. Lavette à vaisselle.
Bouchonner [buʃnɔ̃nø] : v. tr. Chiffoner. Froisser. Mettre en boule.
Bouée [bwe] : n. f. Bande, couvée, profgéniture, troupe, troupeau.
Bouésséo [kjəʁɔ̃] : n. m. Boisseau, ancienne mesure de capacité, d’un peu plus de dix litres, utilisée pour les matières sèches. Un boisseau de farine, de grain, de sel.
Bouéte à laveu [bwatə a lavø] : n. f. Petite caisse en bois, garnie de paille ou de tissus, dans laquelle les femmes s’agenouillaient au lavoir.
Bouéteau [bwetew] : n. m. Jambe de pantalon, de culotte courte.
Bouiner [bwinø] : v. intr. Bricoler (péj.), lambiner (fam.), perdre son temps, tarder, mal travailler, s’occuper à des riens, tuer le temps, s’attarder (ext.), travailler lentement (ext.). Depé à matin, i n’fait rin que d’bouineu. Depuis ce matin, il ne fait que perdre son temps.
Bouler [bulø] : v. intr. Tomber en roulant par terre.
Bouquer [bukø] : v. pron. et v. intr. Bouder. Il est bouqueu, y dit pu rin. y s’bouque pour un rin. Il boude et ne dit plus rien. Il boude pour un rien.
Bouracanw [buʁakɑ̃w] : subst. m. Bouracan, sorte de grosse étoffe de laine.
Bourdaine [buʁ] : n. f. La Bourdaine est un arbuste de la famille des Rhamnacées qui pousse en milieu généralement très humide et dont l’écorce est utilisée comme purgatif. On distingue la bourdaine blanche et la bourdaine noire.
Bourder [buʁdø] : v. intr. Ne plus pouvoir avancer un véhicule par enlisement. La charrette a bourdé dans l’bas ch’min. La charrette s’est enlisée dans le chemin creux.
Bourderie [buʁdəʁi] / Borderie [bɔʁdəʁi] : n. f. Petite ferme. Y’a eune gueurouée de pourciaos dans la bourderie de mon vaïzin. Il y a une ribambelle de cochons dans la petite ferme de mon voisin.
Boureuil [buʁœj] : n. m. Fagot. Aneu, j’ai fait ben pu d’piles de boureuils que p’tit Jan. Aujourd’hui, j’ai fait beaucoup plus de piles de fagots que Petit Jean.
Bourier [buʁjø] : n. m.1. Mauvaises herbes. Parelle ou vinette, tout ça c’ét du bourië. Parelle ou vinette, tout ça c’est de la mauvaise herbe. 2. Balayures, débris, déchets, détritus, grain de poussière, saleté, bacille, bactérie, microbe, impureté, virus, particule.
Bourse [buʁs] : n. f. 1. Porte-monnaie. N’y a point grand chouse dans ma bourse. Je n’ai plus de d’argent. 2. Sac de papier utilisé autrefois en épicerie de détail.
Boursette [buʁsɛt] : n. f. Mâche.
Boutiqë [butikø] : v. tr. Arranger, bâcler, bricoler, fabriquer, occuper son temps à on ne sait quoi. I n’arrive pouint ! Qe qi boutiqe cor ? Il n’arrive pas, qu’est-ce qu’il fabrique encore ?
Bouvarde [buvaʁd] : adj. Vache stérile généralement engraissée avant d’être menée à l’abattoir.
Bouzine [buzinə] : n. f. Vessie d’un animal. Utilisé aussi pour ballon de baudruche.
Brabant [bʁɑbɑ̃] : n. m. Charrue métallique fabriquée industriellement à partir de la fin du XIXe s.
Brassard de deuil [bʁɑsaʁ də djœ] : n. m. Brassard de crêpe noir, porté sur le bras gauche par les hommes, à l’occasion du deuil d’un parent. La durée de grand deuil était pour les conjoints de deux ans.
Brâsson [bʁɑsɔ̃] : n. m. Pilon.
Brére [bʁɛʁ] : v. intr. Brailler, crier, pleurer.
Brenée [bʁəne] : n. f. Potion d’eau et de son utilisée par l’hongreur.
Brére [bʁeʁ] : v. intr. Brailler, crier, pleurer, s’égosiller, braire.
Bride de sabot [bʁid də sabo] : n. f. Bande de cuir fixée sur les sabots ouverts.
Brider (- les sabots) [bʁidø le sabo] : loc. verb. Fixer une bride de cuir sur des sabots ouverts.
Brime [bʁim] : n. f. Brouillard, bruine, brume.
Brinder [bʁɛ̃dø] : v. tr. Faire « chanter » un objet en la faisant entrer en résonance. Cé à la Saint-Jean qu’on fé brindeu les pouéles. C’est à l’occasion de la Saint-Jean que l’on produit une mélodie, à l’aide de joncs et de chaudrons en cuivre.
Bromer [bʁɔmə] : v. intr.Beugler, meugler, mugir, résonner, ronfler (machine), vrombir.
Bronde [bʁɔ̃de] : n. f. Brande. Formation végétale des sols acides et pauvres, où dominent les bruyères, parfois appelées elles-mêmes brandes. (La brande peut constituer le sous-bois des forêts de pins ou une lande stérile sans arbres ; outre les bruyères, on y trouve l’ajonc, le genêt, la fougère grand-aigle, etc.).
Les Brondes [lɛ bʁɔ̃de] : topon. Village d’Héric dont ont peut probablement rechercher l’origine dans le mot gallo bronde désignant une lande stérile, sans arbres.
Brou [bʁu] : n. m. Vieux lierre dont les feuilles ont une forme différente des jeunes pousses.
Broussée [bʁusø] : n. f. Buisson, fourré(bot.), roncier.
Brûler [bʁylø] ou faire brûler [fɛʁ bʁylø] : v. tr. Distiller (du cidre ou du vin).
Buaille [byɑj] : n. f. Menus bois, ajoncs, épines, ronces, etc. utilisés pour chauffer les fours.
Bûchelier [byʃəljø] : n. m. Caisse ouverte, en bois plus ou moins ouvragé, pour entreposer le fagot qui alimente la cheminée.
Buée [bye] : n. f. Du vieux-français buer. Lessive.
Buffer [byfø] : v. tr. Souffler. Buffe don’l’feu, y r’garde naï. Souffle donc sur le feu, il est faible.
Bûiller [byjø] : v. tr. 1. Aller vite 2. Meugler (bovins), beugler (bovins), crier en pleurant (enfant) 3. Expr. Faire bûiller les poêles. Voir brinder. A matin, j’ vis passë Ptit Louiz su sa véloce. Dame I bûillë ! Ce matin, j’ai vu passer Petit Louis sur son vélo. Je peux t’assurer qu’il filait à toute allure. Les génisses ne font que d’bûillë depé a matin ! Les jeunes vaches ne cessent de meugler depuis ce matin !
Buni (ètr …) [byni] : v. pron. Être caché, être bien blotti pour ne pas être vu.
Busser [bysø] : v. tr. Meutrir, taler un fruit. J’n’en veux pouint de ta ponme, el ét toute busseu. Je ne veux pas de ta pomme, elle est toute talée.
Buter [bytø] : v. intr. Se heurter à un obstacle.
Caboce [kɑbɔs] / caboche [kɑbɔʃ] : n. f. Clou de fer à cheval, court à grosse tête.
Cache-néz [kaʃ-ne] : n. m. Écharpe.
Ça date de ren ! [sadatdəʁɛ̃] : interj. Ça a peu d’importance !
Ça paye ! [sa pɛj] : interj. C’est drôle !
Cafeu [kafø] : n. m. Café.
Cafeu d’à matineu [kɑfø dɑ mɑtinø] : expr. Le petit déjeuner.
Cai [kaj] : n. m. Affaire (objet), bien (nom), chose, fortune, nourriture (gén.), ressources. J’vouz perzente mé veûs les meillous et ben de cai pour l’anée à v’nir. Je vous présente mes vœux les meilleurs et vous souhaite de l’abondance pour l’année à venir.
Caillebottes [kɑjbɔt] ou Caillibottes [kɑjibɔt] : n. f. p. Dessert fait de lait caillé sous l’action de présure ou d’une herbe appelée chardron.nette. Se consomme froid avec du lait sucré.
Câline [kɑlin] : n. f. Coiffe du pays nantais. Certaines avaient le « cul » rond, carré pointu ou creux selon la paroisse.
Calotte [kalɔt] : n. f. Claque sur la joue. Tu vas avér une calotte su la goule, ce s’ra ben mériteu. T’a qu’à durer tranquil’. Tu vas avoir une claque sur la joue, ce sera bien mérité. Tu n’as qu’à te tenir tranquille.
Camisole [kamizɔl] : n. f. Sous-vêtement de laine porté jour et nuit en hiver.
Canadienne [kanadjøn] : n. f. Matériel agricole, nom donné en France à la herse à ressort (instrument aratoire).
Caneçon [kansɔ̃] : n. m. Caleçon.
Cantë [kɑ̃tə] : prép.Avec (accompagné de), lors de , en même temps que. Viens-t’en cantë nous. Viens avec nous.
Cape [kap] : n. f. Cape.
Capuchon [kapyʃɔ̃] : n. m. Vêtement composé d’une pèlerine à capuchon de lustrine permettant de se protéger des intempéries. Fermé par derrière, le capuchon s’enfile et il est boutonné sous le cou.
Caraco [kaʁako] : n. m. Vêtement léger de femme, serré à la taille et boutonnant devant.
Câriole [kɑʁjɔl] : n. f. Char à banc, voiture à cheval.
Carpillaud (à-) [kaʁpijɑw] : loc. adv. À califourchon. À cheval. En position de jambes écartées. A carpillao su un pao. À califourchon sur un piquet.
Carte [kaʁtə] : n. f. Cartable.
Carteuiller [kaʁtøjø] : v. intr. S’écarter de son chemin pour éviter un obstacle.
Casse [kas] : n. f. Récipient rectangulaire en terre cuite pour rôtir, au four, les morceaux de lard, les pâtés et autres charcuteries.
Cassiette [kɑsjɛt] : n. f. Casquette.
Castrole [kastʁɔl] : n. f. Casserole.
Catrinette [katʁinɛt] : n. f. Cétoine doré.
C’ét de la cail ! [se də lɑ kaj] : expr. C’est de peu de valeur !
C’ét de la jaille ! [se də lɑ jaj] : expr. C’est bon à jeter !
Cete(s)-ci [sətsi] : pron. dém. Celle(s)-ci.
Cete(s)-la [sətla] : pron. dém.Celle(s)-là.
C’ét la saoce qi fé l’potiron [s’e la saos ki fe lə potiʁɔ̃] : exp. C’est la sauce qui fait la saveur du plat.
C’ét pâs la maitië d’un niant [s’e pɑ la majtjø d’ɛ̃ njɑ̃ ] : expr. C’est loin d’être un fainéant.
Ceûsses [søs] / Les ceûsses [lɛ søs] : pron. dem. Celles, ceux, les habitants. Les ceûsses de Sâffrë. Les habitants de Saffré.
Chace (en) [ʃas] : n. f. En chaleur, en rut.
Chafaod [ʃafaw] : n. m. Crochet, mousqueton, notamment au bout de la chaîne du puits pour accrocher le seau.
Chain [ʃɛ̃n] : n. m. Chêne.
Chainte [ʃɛ̃t] : n. m.Espace non cultivé aux deux extrémités d’un champ permettant aux attelages de virer.
Chalumiao [ʃalumjaw] : n. m. 1. Petite flûte champêtre faite de roseau. 2. Premières clarinettes du début du XVIIIe siècle. 3. Tuyau de paille ou de roseau pour souffler sur le feu.
Chandelle [ʃɑ̃dɛl] : n. f.Lumière. Éclairage.
Chandelle de rousine [ʃɑ̃dɛ də ʁuzin] : n. f.Sorte de bougie, faite de résine et donnant une faible lueur. Qant on feseu les veilleu dans le temps et pi que la lumière manqeu, on allumeu le lampion ou la chandelle de rousine. On n’vailleu rin du tou.
Chanw [ʃɑ̃w] : n. m. Champ.
Chaode-souri [ʃawd-suʁi] : n. m. Chauve-souris.
Chaodiere [ʃawdjɛʁ] : n. f. Alambic, chaudière, chaudron à lessive.
Chaodrinë [ʃawdʁinø] : adj.Ivre.
Chaodron [ʃɑwdʁɔ̃] : n. m. Chaudron.
Chaofrette [ʃofəʁɛt] : n. f. Chaufferette, boîte métallique à couvercle ajouré dans laquelle on mettait de la braise pour se chauffer les pieds. Elle était munie d’une anse permettant son transport.
Chaosse [ʃaws] : n. f. Bas de laine montant en haut des cuisses et tenu par un jarretier.
Chaosson [ʃawsɔ̃] : n. m. Chausson. Les chaossons dans les sabios c’ét tout d’même ben pu d’amain q’la pâille. Les chaussons dans les sabots c’est tout de même plus confortable que la paille.
Chapéo [ʃɑpeo] / Chapiao [ʃɑpjaw] : n. m. Chapeau.
Chardron.nette [ʃaʁdʁɔ̃nɛt] : n. f. Bot. Herbe de la famille du chardon. Elle est utilisée pour faire cailler le lait et préparer les fameuses caillebottes.
Charnier [ʃaʁnjø] : n. m. Grand pot en terre cuite ou en grès, d’une capacité de de 100 à 150 l, dans lequel on conservait le lard salé.
Charrière [ʃɑʁiɛʁ] : n. f. Chemin de terre, passage des charrettes.
Chârte [ʃɑʁt] : n. f. Vieille charrette. Utilisé aussi de façon moqueuse pour désigner une voiture.
Châtôberient [ʃɑtobʁjɑ̃] : topon. Ville de Châteaubriant.
Chârretée [ʃɑʁte] : n. f. Charge d’une charrette : Eune chârretée de fouin.
Charroyer [ʃɑʁwaje] : v. tr.Transporter sur des charrettes, des chariots, etc. J’ë mon fumieu à châroyer pour l’épende. J’ai mon tas de fumier à transporter pour l’épendre.
Châruer [ʃɑʁye] : v. tr. Labourer. Asteur pour charruer, ils ont dix ou vingt socs su la charrue. Désormais, pour labourer on dispose de dix ou ving socs sur la charrue.
Chataingneu [ʃɑtɛ̃ɲø] : n. m. Châtaignier.
Chat-d’écureuil [ʃadekyʁœj] : n. m. Écureuil. Le chat-d’écureuil mange des nouzilles. L’écureuil mange des noisettes.
Chat-huant [ʃa-yɑ̃] : n. m. Autre nom de la hulotte.
Châtron [ʃɑtʁɔ̃] : n. m. Jeune taureau castré. J’m’en vâs a la faï de Berë pour cri un Châtron. Je vais chercher un jeune taureau castré à la foire de Béré (Châteaubriant).
Chatte [ʃat] : n. f. Chenille velue.
Chauffe-pied [ʃaofə-pjø] : n. m.Boîte en bois pour se chauffer les pieds, dans laquelle on mettait le terrasson contenant de la braise.
Chaufferette [ʃofəʁɛt] : n. f.Boîte métallique à couvercle ajouré dans laquelle on mettait de la braise pour se chauffer les pieds. Elle était munie d’une anse permettant son transport.
Cheminze [ʃmɛ̃z] : n. f. Chemise.
Chére [ʃeʁ] : n. f. Chaise.
Cherpiller [ʃɛʁpijø] : v. tr. Effilocher, déchiqueter. A la veuilleuille, le monde cherpillaent les vieilles chaosses décaties. Pendant la veillée, on déchiquetait les vieilles chaussettes usées.
Chevalet [ʃvalɛ] : n. m. Support servant à maintenir le bois pour le scier.
Chevao [ʃəvao] : n. m. Cheval.
Chiffer [ʃifø] : v. tr. Chiffonner. D’où q’tu viens ti mon garçaille ? Ta blouse ét toute chiffë. D’où viens-tu mon gamin ? Ta blouse est toute froissée.
Chiffonnier [ʃifoɲø] : n. m. Colporteur allant de maison en maison pour acheter des peaux (lapin, taupe, etc.) et des chiffons. Voir Peuillotou.
Chinchon [ʃɛ̃ʃɔ̃] : n. m. L’enfant préféré.
Chiner [ʃinø] : v. tr. Mendier. Quémander
Chique [ʃik] : n. f. Morceau de tabac que l’on mâche. 2. Gonflement de la joue, souvent dû à une rage de dents.
Chiquer [ʃikø] : v. tr. 1. Mâcher du tabac. I chiqë, i piâchë ça, i crachë jaone. Il mâchait du tabac, il le mastiquait, il crachait jaune. 2. Mordre.
Ce sapristi de chien m’a chiquë le jârè. Ce satané chien m’a mordu le mollet.
Chohon [ʃo’ɔ̃] / Chohan [ʃo’ɑ̃] : n. m. Chat-huant, chouette hulotte ou hibou.
Cholage [ʃolaʒ] : n. m. Feuilles de choux fourragers cueillies à la main et destinées à la nourriture des animaux.
Choler [ʃolø] : v. tr. Cueillir les feuilles de choux fourragers en commençant par le pied et en épargnant celles du haut.
Chomer [ʃɔmø] : v. tr. Dresser. Mettre debout. On chome les quintéo de bien naille. On dresse les javelles de blé noir.
Chomer (se) [ʃɔmø] : v. pr. Se mettre debout. Se tenir debout. Se redresser.
Chopine [ʃopin] : n. f. Petite bouteille de 22 cl utilisée dans les auberges et café pour servir le vin au détail.
Chupe [ʃyp] : n. f. Huppe, houppe, mèche de cheveux. La chupe d’un ouéziao. La huppe d’un oiseau.
Chupe / Chupin [ʃyp / ʃypɛ̃] : n. f. / n.m. Cime.
Cicot [siko] : n. m. reste de tige d’une plante coupée. Après les moissons, on pouvait dire, « Si t’vas cour dans l’preu, t’blesse pas avec les cicots » . Si tu vas courir dans le pré ne te blesse pas avec les restes des tiges.
Cime [sim] : n. f. Badine, baguette flexible, branche de saule, brindille, mèche de fouet, aiguille de pin.
Cite [sit] : n. m. Cidre.
Clique [klik] : n. f.Fanfare.
Clleron [kjəʁɔ̃] : n. m. Clairon.
Cllôz [kjo] : n. m. Champ, clos.
Cô [ko] : n. m. Coq.
Co-borgne [ko-bɔʁɲ] : n. m. Colin-Maillard.
Cocacier [kokasjø] : n. m. Épicier, marchand (collecteur) d’œufs. V’là l’cocacië ! As-tu ramassë les œufs ? Tu n’as comben de douzaines ? Voilà le marchand d’œufs ! As-tu ramassé les œufs ? Combien de douzaines en as-tu ?
Cocotte [kɔkɔt] : n. f.Fièvre aphteuse des ruminants.
Code [kɔd] : n. m. Coude.
Cœurvasson [kœʁvasɔ̃] : n. m. 1. Bête malade ou chétive. 2 Bon à rien. Y’a un fâilli cœurvasson dans le taï. Il y a une bête chétive dans l’étable.
Collation [kolasjɔ̃] : n. f. Léger repas pris dans l’après-midi.
Collationner [kolasjɔ̃nø] : v. intr. Prendre un léger repas dans l’après-midi.
Col raide [kɔl ʁɛd] : n. m. Col fait d’une fine bandelette, en coton ou en lin extrêmement fin, rendue raide comme une fine bande de bois grâce à l’amidon.
Comben [kɔ̃bɛ̃] : adv. Combien.
Comète [komɛt] : n. f. Sabot entièrement en bois. A Casson on nommait parfois les comètes « bords de cloche ».
Comeudien [kɔmədjɛ̃] : n. m. Gitan, bohémien, vivant en général dans des roulottes stationnées à l’entrée des agglomérations. A Héric, les « nomades » , comme ont les appelaient aussi, s’arrêtaient généralement à la Croix de la Mission. Les vocables Gitan, bohémien, comeudien, romano, romanichel et même forains désignaient indistinctement tous les gens du voyages. A Grandchamps-des-Fontaines on ne prononce pas le « meu » de comeudien, mais on dit comédien. J’eu vu des comeudiens par dans l’bourg. J’ai vu des bohémien dans le bourg. Va don t’laveu la goule, on direut un vraye comeudien. Va donc laver ton visage, tu ressemble à un bohémien.
Comiz [komi] : n. m. / Comize [komiz] : n. f. Commis, employé (personnel), serveur, agent, laquais, larbin, salarié, subalterne.
Commode [komɔd] : n. m./f. et adj. Agréable, facile à vivre.
Compagnie [kɔ̃paɲi] : n.f. 1 – Ensemble de plusieurs batteries (quelquefois 20 fermes) groupées pour travailler en commun. Appelé aussi bataillon. 2 – Bande d’animaux, à poils ou à plumes, de même espèce. Dans le paturaw, n’i avaet eune belle compagnie de perdrix. Dans la pâture, il y avait un beau groupe de perdrix.
Conéssance [konesɑ̃s] : n. f. Amoureuse. Je savions pouint q’il a eune conéssance. Nous ne savions pas qu’il a une amoureuse.
Consort (-e) [kɔ̃sɔʁ(t)] : n. m. et n. f. Personnes ayant eu un destin commun dans une étape de leur vie. Cela équivalait parfois à un genre de parentèle. Consorts de communion, de régiment, de marguilliers, etc.
Contraréter [kɔ̃tʁaʁetø] : v. intr. Ralentir. En voiture, ne pas marquer franchement l’arrêt au stop.
Cordée [kɔʁde] : n. f. Mesure agraire de surface aussi appelée planche.
Cordemaï [kɔʁdəmaj] : topon. Commune de Cordemais.
Core [kɔʁ] : adv. Encore. Le v’là core, li. Le voilà encore, lui.
Corner [kɔʁnø] : v. intr. Appeler ou avertir quelqu’un en sonnant de la corne, de la trompe, du klaxon, etc.
Corset [kɔʁsɛ] : n. m. Sous-vêtement baleiné maintenant la taille et le ventre.
Cosse [kɔs] : n. f. Petite meule de foin faite dans le pré en attendant la mise en mulon.
Cotillon [kotijɔ̃] : n. m. Petit jupon, parfois en flanelle, qui était porté surtout par les paysannes. Un coureur de cotillons était un cavaleur.
Cous [ku], Cours [kuʁ] : n. m. Premier quartier de lune.
Coupl (un … de) [kup] : n. m. Deux, couple, paire, duo.
Courgasse [kuʁgas] / Cogeasse [koʒas] : n. f. Vieux têtard creux.
Courou de neut [kuʁu de nə] : n. m. Personne qui aime à se promener, à se divertir durant la nuit.
Courti [kuʁti] : n. m. petit terrain. Le terme n’est pas spécialement utilisé pour un potager à Héric et sa région.
Couton [cutɔ̃] : n. m. Pièce appelée aussi alsion, obtenue à partir d’une gaule de châtaignier, formant l’ossature d’un panier en osier.
Corner [kɔʁnø] : v. intr. Appeler ou avertir quelqu’un en sonnant de la corne, de la trompe, du klaxon, etc. En arrivant dans le village le boulangeu a corneu un bon coup pour s’annonçeu. En arrivant dans le village, le boulanger a longuement klaxonné pour annoncer son arrivée.
Cossarde [kɔsaʁd] : n. f. Buse variable
Cosse [kɔs] : n. f. Petite meule de foin faite dans le pré en attendant la mise en mulon.
Cotillon [kotijɔ̃] : n. f. Jupon, parfois en flanelle.
Couasse [kwas] : adj. Poule qui ne pond plus mais reste sur le nid.
Couée [kwe] : n. f. Couvée.
Couéfe [kwef] : n. f. Coiffure féminine en tissu et dentelle brodée.
Couer [kwø] : v. tr. Couver. Ceut’ poule couasse est toujours en train de couer. Cette poule qui n’est plus en état de pondre reste cependant sur le nid.
Couézée [kueze] : n. f. Fenêtre. Frome la couézée ! Ferme la fenêtre !
Coui [kwi] : adj. Etat d’un œuf stérile qui a été couvé.
Coulouë a lèt [kulwø a lɛ] : n. m.Passoire, et notamment le grand instrument de ce type qui servait à passer le lait après la traite.
Cres-tu ? [kʁø ty] : interj. Crois-tu ?
Créssant [kʁesɑ̃], Créssinw [kʁesɛ̃w] : n. m. Croissant, faucille à long manche, croissant de lune.
Cri [kʁi] : v. tr. seulement à l’infinitif Chercher, quérir. Va cri de l’éo ao douet. Va chercher de l’eau au ruisseau.
Criquer [kʁikø]: v. intr. Crisser. A matin ça t’eu gueurouée, ça criqueu sous les pas. Ce matin c’était gelé, ça crissait sous les pas (mot à confirmer par un autre témoignage).
Croc [kʁo] : n. m. Sorte de fourche à quatre doigts recourbés pour tirer sur le fumier ou travailler la terre.
Croquemitaine, Croque-mitaine [kʁokəmitɛn] : n. m. Monstre imaginaire, fantastique et effrayant, de certains contes de fées, qu’on évoque pour faire peur aux enfants et dont on les menace pour s’en faire obéir.
Crouiller [kʁujø] : v. tr. Condamner une porte par tout système : barre de bois, serrure, verrou, targette, etc. A rapprocher du breton krouilh (verrou).
Crouni [kʁuni] : adj. Abasourdi, saoulé, abruti de bruit, de paroles, de travail.
Culotte courte [kylɔt kuʁt] : n. f. vêtement masculin de dessus, formé de deux jambes et d’un haut, couvrant de la ceinture aux genoux, porté principalement par les jeunes garçons.
Cultivateur [kyltivatəʁ] : n. m. Agriculteur.
Dabon [dɑbɔ̃] : n. m. Pièce sur un vêtement.
Dabonner [dɑbɔ̃nø] : v. tr. Rapiécer.
Dada (revenir du) [dada] : expr. Revenir de faire la bringue.
D’afut [d’afy] : adj. Affûté, aiguisé, d’attaque, en forme. Ta scie ét pouint d’afut. Ta scie n’est pas convenablement affûtée.
Daï [daj] / Dai [dɛ] : n. m. Doigt. A Héric, on prononce « daille ». A Casson, on prononce « dè ». Grous comme mon p’tit daï. Gros comme mon petit doigt.
D’après [d’apʁɛ], d’après que [d’apʁɛ kə] : v. tr. Par ouï-dire, officieusement.
Dard [daʁ] : n. m. Faux pour couper herbes et céréales.
Darin [daʁɛ̃] : n. m. Sorte d’animal mythique, que personne n’a jamais vu, mais que l’on fait chasser par les gens crédules en les laissant à l’affût la nuit. C’était autrefois une farce courante que d’inviter à la chasse au darin.
Dame ! [dam] : interj. Assurément, bah !, bien sûr, eh !, évidemment, certes (ext.), exclamation (ex.), naturellement (ext.), soit (adv. ext.), -sans traduction-. E pé dame c’ét tout. Et puis c’est tout.
Dame vè [dam vɛ] / Vè dame [vɛ dam] : loc. Bien sûr, d’accord, oui, vraiment. Dit à Notre-Dame-des-Landes.
D’apré [dapʁɛ] : interj. A ce qu’on dit.
De caï ? [də kaj] : interj. Comment ? Hein ? Quoi ?
Débarbouiller [debaʁbujø] : v. tr. Nettoyer, laver le visage de celui qui est barbouillé.
Debarbouillette [dəbaʁbujɛt] : n. f. Gant de toilette.
Décembe [desɑ̃b] : n. m. Décembre.
Decous [dəku], Decours [dəkuʁ] : n. m. Dernier quartier de lune. Proverbe : D’la beurouée dans l’décous, c’ét d’la pllée sous touéz jous. Du brouillard dans le dernier quartier, annonce de la pluie dans les trois jours suivants.
Défaïrer [dəfɑjʁø] : v. intr. Quitter la foire.
Défron.më [dəfʁɔ̃mø] : v. tr. Libérer.
Defuter [dəfytø] : v. tr. Délasser, distraire, divertir.
Dégoiser [degwɑzø] : v. tr. Médire. Parler abondamment, sans s’arrêter. Raconter en donnant beaucoup, voire trop, de détails une histoire ou un événement.
Déhenner (se) [de’ɛnø] : v. pron. Enlever son pantalon.
Demouézelle [dəmuezɛl] : n. f. Libellule.
Dépouille [dəpuj] : n. f. Vêtement que l’on vient de quitter.
Dépouiller [dəpujə] : v. tr. Déshabiller, dévêtir.
Deran [deʁɑ̃] : adv. Immédiatement. J’m’en r’tourne deran. Je repars immédiatement.
Dernier [dəʁnjø] : adj. num. ord. Dernier.
Désallë (se) [sə desalø] : v. pron. Engager des frais et faire de gros efforts pour plaire à quelqu’un. Dam ! Pour la nouce à sa fille i s’ét déssalë. Pour le mariage de sa fille, il n’a pas lésiné sur la dépense.
Deuran [døʁɑ̃] : adv. Immédiatement.
Deursoueu [dəʁswə] : n. m. 1. Dressoir. 2. Région. Meuble formant étagères ouvertes fixé sur la hotte des cheminées rustiques.
Devantiao [dəvɑ̃tiaw] : n. m. Tablier.
Devantière [dəvɑ̃tiɛʁ] : n. f. Tablier.
Devantou [dəvɑ̃tu] : n. m. Tablier.
Devarine [dəvaʁinə/dəvaʁœ̃nə] : n. f. Sortie festive, goguette. T’és parti cour, t’és cor parti en devarine. Tu es parti en vadrouille, tu es encore parti faire la java.
Devinâille [dəvinɑj] : n. f. Devinette, calembour, énigme, jeu de mots, rébus.
Devizer [d(ə)vizə] : n. f. Causer, converser, deviser, discuter, s’entretenir, faire la causette (fam.), parler (v.).
Digue d’halaije [dig d’ɑlɛʒə] : n. f. Chemin de halage.
Dineu [dinø] : n. m. Repas du midi.
Dolicher [doliʃø] : v. tr. Aplanir, équarrir, polir, lisser. Faot qe ton manche de pale saye ben dolichë pour pouint avair d’eclli. Il faut que ton manche de pelle soit bien poli pour ne pas avoir d’échardes.
Dompt [dɔ̃t] : adj. Se dit des animaux de trait ou de selle dressés.
Donger [dɔ̃gø] : v. tr. ça m’fait dongeu. ça me répugne.
Doqhumentouërr [dokymɑ̃tuɛʁ] : n. f. Documentaliste.
Doribao [doʁibɑw] : n. m. Imbécile.
Douelle [duwɛl] : n. f. Pièce de bois servant à la construction de tonneaux.
Douet [dwe] / Duë [dwø] : n. m. Lavoir, grande mare. Elle a câssë son bardrâ su la roche du douet. Elle a cassé son battoir sur la pierre du lavoir.
Drâiller [dʁɑje] : v. tr. 1. Filer à toute allure (Héric et ses environs). 2. Rosser, corriger (autres aires linguistiques telle Bouvron).
Drapè [dʁapɛ] / Drapiaos [dʁapiaw] : n. m. / n. m. pl. Couche de bébé, lange.
Drâper [dʁɑpø] : v. tr. Aller vite, courir.
Druger [dʁyʒø] : v. intr. Courir, galoper sans retenue, chahuter, jouer, s’amuser.
è [ɛ] : art. m. Au, aux. Pou fèr pou è garçailles q’avaet du so. Pour effrayer les enfants effrontés.
è [ɛ] : pron. pers. f. devant consonne Elle, elles. È n’avaet pâs grand-cai. Elle n’avait pas grand-chose.
E ben ! [e bɛ̃] : interj. Eh bien !
Ébeloui [əbəlwi] : v. tr. Ébloui. ça taet si bew qe je ses restë ebeloui. ç’était si beau que j’en suis resté ébloui.
Ébeurciller (s’) [ebəʁsije] : v. pron. S’éveiller. Synonyme de s’éssouciller/s’éssourciller.
Ébeurziller [ebəʁsijø] : v. tr. Etonner, ébahir.
Éboguer [ebogø] : v. t. Retirer la bogue de la châtaigne, écaler la noix, écosser les haricots secs.
Écaubuts [ekɑwby] : n. m. pl. Terre prise sur une lande ou un bois et peut-être défrichée par brûlage. Ici orthographié écaubuts et non écobuts pour respecter la prononciation dialectale de Bouvron. Les résidents ne connaissent pas ce mot « Écaubuts » autrement que pour nommer des villages.
Échâfouiller [eʃɑfujø] : v. tr. Effaroucher. Si j’échafouille pouint les ramiës, i vont m’bézer mon grain ! Si je n’effarouche pas les pigeons, ils vont manger mon blé.
Échâlier [eʃɑlje] : n. m. Sorte d’escalier rustique, formé de traverses de bois et pratiqué dans une haie pour permettre de la franchir.
Echelle a lèt [əʃəl a lɛ] : n. f. Pièce de bois, constituée de deux barres parallèles et de deux traverses servant de support au coulouë a lèt.
Échiner [eʃinø] : v. tr. Ébrancher, dépouiller le tronc d’arbre de ses branches.
Éclis [ekli] – Essi [esi] : n. m. Petite aiguille de bois entrée dans la chair. Écharde. J’e mao a mon daï, j’e un éclis sous l’ongne. J’ai mal à mon doigt, j’ai une écharde sous l’ongle.
Ecouâ [ekuɑ] : n. m. Balai en bouleau. Passe l’écouâ dans la piace ! Balaye le sol !
Ecouâiller [ekuɑjø] : v. t. 1.Balayer. 2.Recevoir un coup de balais. 3.Se faire mettre à la porte.
Écouapir [ekuapiʁ] : v. t. Écraser, écrabouiller.
Égâche-patate [egɑʃ-patat] n. m. : Pilon à pommes de terre. Où j’e ti mis mon égâche-patate ? Où est mon pilon à pommes de terre.
Égâcher [egɑʃø] : v. tr. Écraser. Le marcou s’ét fét égâcheu con.me i traversaet la route. Le chat s’est fait écraser en traversant la route.
Égâcher [egɑʃø] : v. tr. Écraser. Égâche don les pataches dans la chaodiere avèq le pilon et mene ça és gorets ! Écrase donc les pommes de terre avec le pilon et emmène ça aux porcs.
Éguerner [egøʁnø] : v. tr. Émietter, égrainer, écosser. A matin on va égueurneu les haricots secs. Ce matin nous allons écosser les haricots secs.
Élaiter [elətø] : v. t. Égoutter le beurre pour en retirer le babeurre appelé lait de beurre ou lait ribot.
Embâra [ɑ̃baʁa] : n. m. Prétentieux, manières, chichi. A n’en fèt de l’embâra pour pas grand chouse ! Elle fait beaucoup de manières pour peu de chose ! Quel embâra sti-la ! Quel prétentieux celui-là !
Emberazé [ɑ̃bøʁɑzø] : n. f. Légèrement ivre.
Embeurrée [ɑ̃bœʁe] : n. f. Légumes cuits à l’eau, servis chauds et mélangés de beurre fondu.
Embon.nir (s’) [ɑ̃bɔ̃ni] : v. tr. et v. pron. Devenir meilleur. On embon.nit pouint en veillissant ! On ne s’améliore pas en vieillissant !
Embouillonner (s’) [ɑ̃bujɔnø] : v. tr. et v pron. Enfoncer ou s’enfoncer dans les bouillons ou terrains gorgés d’eau. La terre taet lourde et je taes embouillonneu; je crayes pas me ratirë.La terre était lourde et je me suis embourbé. Je ne croyais pas m’en sortir. Voir Foncer.
Emmanchement [ɑ̃mɑ̃ʃəmɑ̃] : n. m. Complications, trafics, mensonges. N’en v’l’a ti d’un drôle d’emmanchement ! Cette affaire manque de clarté ! C’ét mal emmanchë. C’est mal parti.
Emouchâ [əmuʃɑ] : n. m. Chasse-mouches. Gros balai fait de bouleau ou de genêt.
Empomer s’ [ɑ̃pɔ̃mø] : v. pr.Avaler de travers, s’étouffer (avec un aliment), s’étrangler avec un aliment. Les bovins peuvent avaler des morceaux d’aliments trop gros (pommes, pommes de terre, etc.) qui se bloquent dans leur œsophage.
En avaï son fés [ɑ̃ avaj sɔ̃ fe] : exp. En avoir assez. J’en ë mon fés de toutes ces fourcheuï de foin a brassë. J’en ai assez de toutes ces fourchées de foin à déplacer.
Enchiener [ɑ̃ʃjɛ̃nø] : v. tr. Asperger les limites d’un champ avec des excréments de chien afin d’éviter que les jeunes pousses d’arbres ne soient mangées par le bétail.
En chine (étr) / A la chine (étr) [ʃin] : expr. Réclamer. Quémander. Le sien qui chine, il ét tout le temps en train de d’mandeu. Si tu d’mandes une faï tu chines pas. Si t’és tout le temps en train de d’mandeu, t’és en train de chineu.
Encrië [ɑ̃kʁijø] : n. f. Encrier.
Encrouiller [ɑ̃kʁujø] : v. tr. Enfermer à clef. Il avaet si pou dés con.meudiens qi s’teut encrouyë chez li. Il avait si peur des bohémiens, qu’il s’était enfermé à double tour chez lui.
En decous [ɑ̃ dəku] : expr. Lune descendante.
Endimanchë (s’) [s’ɑ̃dimɑ̃ʃø] : v. pron. Revêtir des habits différents des habits quotidiens, ce qui enlève un certain naturel, donne une allure empruntée. I s’taent endimanchës pour alë é nouces. Ils se sont endimanchés pour aller au mariage.
Enfromer [ɑ̃fʁɔ̃mø] : v. tr. Enfermer.
Engeance [ɑ̃ʒɑ̃sə] : n. f. Catégorie de personnes jugées méprisables : Une sale engeance. Quelle espèce de bonhomme ! Quelle espèce de bonne-femme ! Quelle engeance !
Engouer (s’) [ɑ̃gwø] : v. tr. et v. pron. Obstruer l’œsophage, avaler de travers, s’étouffer (avec un aliment), s’étrangler (avec un aliment), suffoquer. T’és en train de t’engouer avec ta galette, baï don un coup d’éo ! Tu es en train d’avaler ta galette de travers, bois donc de l’eau !
Enguernë [ɑ̃gœʁnø] : v. intr. 1. Pousser les épis de blé dans la vanneuse. Je ses a enguernë depé a matin. Je suis occupé à pousser les épis de blé dans la vanneuse depuis ce matin. 2. Engranger.
Enqe [ɑ̃kə] : n. f. Encre.
Ensaover (s’) [ɑ̃sawvø] : v. pron. intr. S’échapper. S’enfuir.
Ent’cous [ɑ̃t’ku] : expr. Lune montante.
Éparë [epaʁø] : v. tr. Élaguer, tailler, éclaircir. J’m’en va épareu la hâ avec mon créssinw !Je pars élaguer la haie avec mon croissant !
E pis [ə pi] : conj. coor. Et. Maï e pis ma fame. Moi et ma femme.
Épiauler [epjolø] : v. tr. Écorcher. Enlever la peau d’un animal.
Épine bllanche [epin bjɑ̃wʃ] : n. f. Aubépine.
Épine naï [epin naj] : n. f. Prunellier.
Éqerouée [ekəʁue] : n. f. Aventure rocambolesque. N’en v’la ti d’eune éqerouée ! En voilà d’une aventure !
Eqener [əkənə] : v. tr. Éreinter, fatiguer. J’etaes raide eqenë. J’étais ivre de fatigue.
Éri [eʁi] : topon. Commune de Héric.
Éronce [eʁɔ̃s] : n. f. Ronce.
Escofier [ɛskɔfjø] : v. tr. Tuer. Utilisé aussi dans le sens de blesser, défigurer, égratigner. Te v’la ti ben escofië a la goule ! Tu as le visage tout égratigné !
Éssouciller/Éssourciller (s’) [esusije/esuʁsije] : v. t. S’éveiller. Faudrait brasseu un p’tit les gamins pour qu’il aient l’temps d’s’éssouciller avant d’alleu à l’école. Il faudrait secouer un peu les enfants afin qu’ils aient le temps de s’éveiller avant de partir pour l’école.
Estivant [ɛstivɑ̃] : n. m. Personne qui passe ses vacances d’été dans un lieu de villégiature ; vacancier.
Etraines [etʁɛn] : n. f. pl. Étrennes. Cadeaux faits à l’occasion du premier jour de l’année ou de Noël.
Étr moâ come ene vache naï [ɛt moɑ kɔ̃m ən vaʃ naj] : expr. Être sournois, ne pas dévoiler le fond de sa pensée.
Être de garde / Être de sortie : expr. Le dimanche, la maisonnée était séparée en deux : ceux qui étaient « de garde » et ceux qui étaient « de sortie ». Ceux qui étaient « de garde » se rendaient à la messe du matin, à six heures. Puis tout le reste de la journée, ils s’occupaient des animaux et de divers travaux de la ferme. Ceux qui étaient de sortie se rendaient à la Grand-messe de dix heures trente, ensuite ils étaient libres.
Être par-sous [et paʁsu] : exp. Dépendre de, être subordonné à. El ét par-sous le département. Elle est employée par le département.
Évailler [evajø] : v. tr. Étendre. Disperser. On évaille le fumieu su l’champ. On étend le fumier sur le champ.
Éveudée [evəde] / Éveurée [evəʁe] / Éveusée [evəze]: n. f. Aventure peu glorieuse. Mes bon·nes gens, quienne éveurée ! Je ses tombë en panne, avec mes barriques de cit’, dré a coutë d’la gendarm’rie et j’n’avâs point prins d’acquit. Mes amis quelle aventure ! J’ai eu une panne, avec mes barriques de cidre, tout près de la gendarmerie, et je n’avais pas de laisser-passer.
Fagoter [fagotø] : v. tr. 1. Disposer du bois en fagots. 2. Habiller avec mauvais goût.
Faï [faj] : n. f. Foi. Je seu v’nu t’vèr pu d’une faï. Je suis venu te rendre visite plus d’une fois.
Faï [faj] : topon. Commune de Fay de Bretagne.
Faï [faj] : n. f. Foire.
Faï de Berë [faj də bəʁø] : n. p. Foire de Béré, foire agricole, commerciale et foraine annuelle se déroulant sur la commune de Châteaubriant en Loire-Atlantique. Elle est considérée comme l’une des plus vieilles foires de France, ses origines remontant officiellement à l’an 1050 quand Airard, évêque de Nantes, confirme son existence. Elle se déroule chaque année pendant plusieurs jours début septembre sur le « Champ Saint-Père » situé dans le faubourg de Béré, à l’ouest du centre-ville.
Fâilli [fɑji] : adj. -ie f. Mauvais(e), chétif(ve), faible.
Faire brun [fɛʁ bʁœ̃] : loc. verb. Faire sombre. Dimanche o saï, i f’ra brun d’bon’heure avec la nouvel heure. Dimanche soir, il fera sombre tôt du fait du changement d’heure.
Faire la buée [fɛʁ la bye] : expr. Faire la lessive.
Faire la pile [fɛʁ la pil] : expr. Entasser les gerbes de blé en attendant les battous.
Falot [falo] : n. m. 1. Nom donné à la lampe-tempête qui fonctionnait au pétrole. On preneu le falot pour alleu dans les écuries. On utilisait le falot pour se rendre dans les étables. 2. Nom donné, dans les églises, à la lanterne de procession ; elle était hexagonale, en laiton ouvragé et fonctionnait avec une bougie.
Fao [faw] : n. f. Faux.
Faocille [fawsij] : n. f.Faucille.
Faocher [fawʃø] : v. tr. Faucher.
Fao-mouchet [faw-muʃɛ] / Faouchet [fawuʃɛ] : n. m. Épervier.
Fare [faʁ] : n. f. Foire.
Farinieu [faʁiɲø] : n. m. Meunier.
Fegrè [fəgrɛ] : topon.Commune de Fégréac.
Fendoué [fɑ̃dwe] : n. m. Fendoir. Outil de bois dur (buis) pour fendre en trois, quatre, cinq ou six brins les osiers et ronces utilisées en vannerie.
Fénerie [fenəʁi] : n. f. Envoûtement.
Fére les grous yeux [feʁ lɛ gʁu zjø] : expr. Réprimander, regarder quelqu’un avec reproche. Origine : Expression française dont les origines remontent au XVIIIe siècle. Elle viendrait du vocabulaire enfantin, car tout ce qui est gros pour les enfants, fait automatiquement peur du moment que ça vient des adultes, c’est-à-dire des parents qui montrent leur désapprobation. Exemple d’utilisation : « Ta bonne maman a dû aller chez Racaud pour obtenir qu’il envoie des ouvriers. Mais rien n’est fait chez vous, il faudrait l’œil du maître et le maître devra même faire les gros yeux. » (G. Flaubert).
Ferluchon [fœʁlyʃɔ̃] : n. m. Enfant à la santé fragile.
Fersao [fœʁzaw] : n. m. Chouette effraie.
Fertaopër [fəʁtawpø] : v. tr. Malmener, corriger, blesser les chevilles.
Feuillarde [føjaʁd] : n. f. Feuille morte. J’m’en vâs ramassër des feuillardes pour fére la litiere a més vaches. Je vais ramasser des feuilles mortes pour en faire de la litière pour mes vaches.
Feuner [fønø] : v. tr. Lier avec une cordelette.
Feurdillouz [fəʁdiju] –ouze [–uze] : adj. Frileux -euse.
Feursiller [fəʁzijø] : v. intr. Grésiller, crépiter, bruisser, faire entendre un léger bruit. Ça feursille dans la fougeure, gâre és vipéres. On entend des bruissements dans les fougères, attention aux vipères.
Feurte [fəʁt] : n. f. Fine bande de tôle pour consolider les sabots de bois et empêcher qu’ils ne se fendent.
Feverieu [fəvəʁjø] : n. m. Février.
Fezerie [fəzʁi] : n. f. Activité, exercice.
Fichu [fiʃy] : n. m. Triangle d’étoffe, dont les femmes se couvrent les épaules ou la tête.
Fi’d’ garse ! [fi’d’gaʁs] / Fi d’garn ! [fidgaʁn] : interj. Dérivée de « fi d’garce », elle-même issue de « fille de garce ». Le mot « garce » n’a pas toujours eu le sens négatif qu’on lui connaît (femme de mauvaise vie). A l’origine, ce mot n’est que le féminin de « gars » (garçon).
Filasse [filas] : n. f. Amas de cellules fibreuses allongées provenant des tiges de chanvre, du lin, etc.
Fin [fɛ̃j] : n. m. Foin.
Fingë [fɛ̃ʒø] : v. intr. Fouir. Pour le porc ou le sanglier, c’est retourner tout ce qui se présente devant son groin J’eu vu un san.yeu fingeu dans l’fousseu. J’ai vu un sanglier gratter dans le fossé.
Fiziqe [fizik] : n. f. Sorcellerie, magie.
Flaopi [flawpi] : v. passif. Être extrêmement fatigué. Flapi.
Flip [flip] : n. m. Boisson composée de cidre doux, d’eau-de-vie et de sucre.
Fllanelle [fjanɛl] : n. f. Bande de tissu, large d’une quarantaine de cm et longue de 4 ou 5 mètres, enroulée autour du ventre et destinée à tenir chaud ou à soutenir et soulager les lombaires lors des rudes travaux des champs.
Foncer [fɔ̃sø] : v. intr. S’enliser, s’enfoncer dans une terre trop humide. J’ireu pas pu lin, ça fonce par-là. Je n’irai pas au-delà, on s’y enlise. Voir s’embouillonner.
Fonsine [fɔ̃sin] : nb. f. Alphonsine.
Fosse [fos] : n. f. Petite pièce d’eau. Mare.
Fouâillée [fuaje] : n. f. 1. Correction (châtiment), coup de fouet, fessée. 2. Grande quantité.
Fouâiller [fuajø] : v. tr. 1. Aller vite 2. Cingler, fouetter, battre, corriger. I vente, la pllée nous fouâille la goule. Le vent souffle, la pluie nous cingle le visage.
Fouleuiller [fulœjø] : v. intr. Perdre la raison.
Fourragère [fuʁaʒɛʁ] : n. f. Ridelle à claire-voie, en forme de râtelier, que l’on fixe de chaque côté d’une charrette pour transporter le foin.
Fourche à neuf daï, fourche à cat daï [fuʁʃ a nœf daj] , [fuʁʃ a kat daj] : n. f. Fourche à neuf ou à quatre dents.
Fourchreuille [fuʁʃʁəj] : n. f. Le contenu de ce que peut retenir la fourche.
Fouyeu [fujø] : n. m. Foyer. Âtre.
Frais [fʁɛ] : adv. Nouvellement. Un pourciao, c’et un p’tit cochon frais sevrë. Un pourceau est un porcelet nouvellement sevré.
Frambouéze [fʁɑ̃boez] : n. f. Framboise.
Franger [fʁɑ̃wjø] : v. tr. Déchirer un tissu en suivant le fil (trame ou chaîne).
Frâtresse [fʁɑtʁɛs] : n. m. Coiffeur. Barbier. Ils travaillaient beaucoup le samedi et le dimanche matin à l’époque où les hommes de la campagne se faisaient raser une fois par semaine. Ça taet li qi taet l’frâtresse a Bièn, et a bintout quatre-vingt-dix inw, i coupë cor qéqe cheveux d’temps en temps. C’est lui qui était le coiffeur pour homme de Blain et à près de quatre-vingt-dix ans, il coupait encore quelques cheveux de temps en temps.
Freqenter [fʁəkɑ̃tø] : v. intr. Avoir des relations sentimentales, amoureuses avec quelqu’un. La fille a mon vaïsin freqente depé un coup’ de mouéz. La fille de mon voisin a un amoureux depuis deux mois.
Freud [fʁə] : adj. Froid.
Fricassée [fʁikɑse] : n. f. 1. Mets cuits dans une poêle, friture. 2. C’était autrefois un plat bon marché et apprécié dans les campagnes, préparé par les bouchers à partir de tripes et d’estomac de ruminants. Louis Bizeul disait que c’était « le ragoût le plus commun des noces du pays » de Blain. La fricassée, c’ét du bon mangeu, pas cheu. La fricassée, c’est un bon plat pas cher.
Fricassée de muziaos [fʁikɑse də myziɑo] : exp. 1. Embrassade. 2. Se cogner visage contre visage.
Fricasser [fʁikɑsø] : v. tr. Faire cuire à la poêle dans un corps gras.
Frisonne [fʁizɔn] : n. f. inv. et adj. inv. Ancienne race bovine à robe pie noir, dont est issue l’actuelle race Prim’Holstein.
Futâilles [fytɑj] : n. f. Tonneaux.
Fûté [fytø] : adj. Se dit d’un fût qui a une odeur désagréable et peut communiquer un goût semblable à la boisson.
Gabourage [gabuʁaʒ] : n. m. Mélange de blé, orge et avoine écrasés, destiné à la nourriture animale.
Gadouille [gaduj] : n. f. Boue, gadoue.
Gadouiller [gadujø] : v. intr. Patauger, patouiller. Le loupiaw a gadouillë dans le siao tote la raissiée. L’enfant a pataugé dans le seau tout l’après-midi.
Gadouillouz (-ouze) [gaduju] : adj. (-f) Boueux (-euze).
Gaïjer [gajʒø] : v. tr. Engager, embaucher. J’e gaïjë un journalië pour fagotë avè maï. J’ai embauché un journalier pour faire des fagots avec moi.
Galant [galɑ̃w] : n. m. Amoureux, fiancé.
Galapiat [galapja] : n. m. Vaurien, galopin, chenapan, coquin, garnement, polisson. Un petit galapiat.
Galicelle [galicɛl] : n. f. Veste.
Galoche [galɔʃ] : n. f. Chaussure de cuir dotée d’une semelle en bois.
Gâlure [gɑlyʁ] : n. m. Chapeau.
Gagnerie [gɛɲʁi] : n. f. Définition de Louis Bizeul : « Champ de grande étendue, sous une seule clôture, divisé par bandes ou réages et appartenant à un grand nombre de propriétaires. La ligne séparatrice des réages se nomme tête de champ« . Dans les communes remembrées, cette notion de gagnerie a complètement disparu, même de la toponymie.
Gampâs [gɑ̃pɑ] / Gâpâs [gɑpɑ] / Gaopâs [gɑopɑ] : n. m. pl. Gampâs/Gaopâs à Héric et dans les communes voisines, Gâpâs à Bouvron, il s’agit d’un mélange de paille brisée et de balles de céréales recueilli au bout de la batteuse. La marée des gâpâs est la grande marée de fin septembre. Peut-être appelée ainsi parce qu’elle arrive après la fin des gros travaux agricoles et qu’elle permet aux agriculteurs de prendre un peu de bon temps en allant pêcher à la côte. A rapprocher du breton gwaspell (paille hachée).
Gâodiot [gɑwdjo] : n. m. Idiot, crétin.
Gaole [gaol] : n. f. 1. Gaule, grande perche servant, en particulier, à faire tomber les fruits. 2. Canne à pêche rudimentaire (en noisetier ou en bambou). Aneu, je ne prends ghère qe des bohèrs avè ma gaole. Aujourd’hui, je ne prends quasiment que des perches arc-en-ciel avec ma canne à pêche.
Gaole d’aiguillon [gaol d’ɛgɥjɔ̃] : n. f. Gaule, grande perche pour conduire les bœufs.
Gaoler [gaolø] : v. tr. Battre les branches d’un arbre avec une gaule pour en faire tomber les fruits. J’allons gaolë lé pon.mes. Nous allons cueillir les pommes avec une gaule.
Gâpette [gɑpɛt] : n. f. Casquette.
Garçailles [gɑʁsɑj] : n. m. pl. Jeunes enfants. « Mes pauv’ garçailles, j’me remarierai jamais. » dit le veuf à ses enfants.
Gâre [gɑʁ] : adj. De plusieurs couleurs.
Gâre a batisse [gɑʁ a batis] : n. f. Pomme à Baptiste, variété de pommes à couteau de taille moyenne, à l’épiderme jaune clair lavé de rouge sombre sur la moitié, et rayures de couleur rouge plus clair et taches dorées. C’est une pomme de moyenne conservation, acidulée mais peu juteuse. Les gâres a batisse sont pâs ben grousse c’t’anwné. Les pommes à Baptiste ne sont pas bien grosses cette année.
Gârette [gɑʁɛt] : n. f. Vache pie. Le terme « pie » désigne la robe d’une vache comprenant une couleur et du blanc.
Gari-gârette [gɑʁi-gɑʁɛtə] : adj. De plusieurs couleurs, bigarré, bariolé. Gari-garette est une création, un jeu de mots avec allitération.
Gariolé [gɑʁiole] : adj. Bariolé.
Gâter [gɑtø] : v. tr. renverser (un liquide).
Gâter son éo [gɑtø sɔ̃ ew] : expr. Pisser.
Gâziao [gɑziaw] : n. m. Oiseau, volatile.
Gémneu [gemnø] / Ghemnëye [gemnəj] : topon. Commune de Guémené-Penfao.
Gherit-tout [geʁi-tu] : n. m. inv. Guérisseur, rebouteux.
Ghillanée [gijɑ̃nœ] : n. f.Quête du nouvel an. Nouvel an.
Ghimenter (se) [gimɑ̃tø] / Ghumenter (se) [gymɑ̃tø] : v. pron. Se documenter, s’enquérir, s’informer, se renseigner, s’instruire. Avan qe d’aler a qheuqe part, je m’ghimente su le ch’min a suivr. Avant de me rendre quelque part, je me renseigne sur la route à prendre.
Ghinche [gɛ̃ʃ] : n. f.Herbe haute et fine (carex) récoltée en forêt, utilisée pour une certaine vannerie et pour la litière des ruminants.
Ghinre [gɛ̃rə] / Ghinrè [gɛ̃ʁɛ] : topon. Commune de Guenrouët.
Godillon [godijɔ̃] : n. m. Cochon de lait, porcelet de quelques semaines.
Gouche [guʃ] : n. f. Truie.
Goutte [gut] : n. f. Eau-de-vie.
Guaziao [gɑziɑo] : n. m. Enfant turbulent.
Genoué [ʒənwe] : n. m. Genou.
Gueuneu [gønø] : adj.Trempé par la pluie. I mouille a verse, je ses trempë-gueunë. Il pleut abondamment, je suis trempé comme une soupe.
Ghigne [giɲ] : n. f. Cerise sauvage.
Ghimenter (se) [gimɑ̃te] : v. pron. Se documenter, s’enquérir, s’informer, se renseigner, s’instruire. Avan d’aleu à qué’q part, je’m ghimente su le ch’min à suiv. Avant de me rendre quelque part, je me renseigne sur la route à prendre.
Ghimentou [gimɑ̃tu] : n. m/f. Journaliste. Note : ce terme n’est pas connu des participants de l’atelier.
Ghinche [gɛ̃ʃ] : n. f. Herbe haute et fine (carex) récoltée en forêt ou en bas des fossés, utilisée pour une certaine vannerie (jëdes ) et pour la litière des ruminants.
Ghuss [gys] : nb. m. Auguste.
Ghustine [gystin] : nb. f. Augustine.
Gigourdaine [ʒiguʁdɛn] : n.f. Ragoût de viande de porc. Certains abats entraient dans la recette ainsi que des pruneaux. C’était le plat principal des « repas de boudins », grande fête conviviale de famille.
Gironée [bøʁsijœ] : n. f. Quantité d’herbes ou d’autres choses qu’une femme porte dans son tablier relevé. Elle a ramneu un’ gironeu de pataches. Elle a rapporté un plein tablier de pommes de terre.
Gnoquer [ɲokø] : v. tr. Mordre.
Godè [godɛ] : n. m. Godet en bois de 12,5 L (10kg) pour mesurer le blé.
Godillon [godijɔ̃] : n. m. Cochon de lait, porcelet de quelques semaines.
Goret [gɔʁɛ] / Gorin [gɔʁɛ̃] : n. m. Cochonnet (animal), porc.
Gorgner [gɔʁɲø] : 1. v. tr.Se fouler (le pied), se tordre (le pied). 2. v. intr.Loucher, pencher intr., avoir un torticolis. Depés q’i s’ét torsu la cheville, son pied gorgne. Depuis qu’il s’est tordu la cheville, son pied penche d’un côté.
Goulée [gule] : n. f. Contenu de la bouche. Manger à grandes goulées = Manger gloutonnement. Quelle gouleuï que tu prends quand tu manges ! Comme tu prends de grandes bouchées quand tu manges !
Goulipiaod [gulipjaw] -aode [də] : adj. et n. m. ou n. f. Gourmand, glouton, goinfre, goulu, bâfreur, boulimique, vorace.
Goulourë [guluʁø] : part. pass. Ligneux, noueux, entortillé La glycine, c’ét eune pllante goulourë. La glycine est une plante entortillée. Ce mot collecté à Carquefou n’est pas connu à Héric ou aux alentours.
Goute [gut] : n. f. Eau-de-vie, gnôle. Viens don bézer eune goute. Viens donc prendre un verre d’eau-de-vie.
Gourbâille [hurʁbɑj] : n. f. Le casse-croûte de la matinée ou de l’après-midi apporté dans un panier.
Gourmitter [guʁmitø] : v. intr. Régurgiter après le biberon. Le petiou gourmitte. L’enfant régurgite.
Gôyer [gojø] : v. intr. Patauger, patouiller, prendre de l’eau dans les sabots. I z’ont gôyë toute la raissiée dans le russiao. Ils ont pataugé tout l’après-midi dans le ruisseau.
Grain [gʁɛ] : n. m. Région. Blé. Froment.
Graisset [gʁɛsɛ] / Graissou [gʁɛsu] / Gresset [gʁesɛ] : n. m. Croûton de pain ou petit linge qui sert à graisser au saindoux la surface des galletoires entre chaque cuisson.
Graissou [gʁɛsu] / Gresset [gʁesɛ] / Graisset [gʁɛsɛ] : n. m. Croûton de pain ou petit linge qui sert à graisser au saindoux la surface des galletoires entre chaque cuisson.
Grâler (se) [gʁɑlø] : v. pron. Se chauffer au soleil. Y fait ben béou, j’va me grâleu au souleil. Il fait très beau, je vais me chauffer au soleil.
Granchâun [gʁɑ̃ʃɛ̃w] : topon. Commune de Grandchamp-des-Fontaines.
Grand-messe [gʁɑ̃-mɛs] : n. f. Célébration de la messe, où l’on chantait l’ordinaire et le propre, par opposition à la messe basse. (Elle était dite solennelle quand s’y ajoutait la présence du diacre et du sous-diacre.).
Gratte [gʁat] : n. f. Bouillie qui a attaché et caramélisé au fond de la casserole et qu’il faut gratter pour la détacher.
Grêle [gʁɛl] : n. f. Crible servant à trier et nettoyer les céréales.
Gresset [gʁesɛ] / Graisset [gʁɛsɛ] / Graissou [gʁɛsu] : n. m. Croûton de pain ou petit linge qui sert à graisser au saindoux la surface des galletoires entre chaque cuisson.
Grigne [gʁiɲ] : n. f. Entaille effectuée par le boulanger avant l’enfournage du pain.
Grigner [gʁiɲe] : v. intr. Entailler le pain avant l’enfournage.
Grillons / Rillons [gʁijɔ̃ / ʁijɔ̃] : n. m. pl. Le tissu adipeux du porc, appelé dentelle, est coupé en petits morceaux et chauffé pour en extraire le saindoux. Les résidus, les grillons, sont consommés froids.
Grogeuse [gʁɔʒəz] : n. f. Nom des premières batteuses fixes à céréales.
Grole [gʁɔl] : n. f. Corbeau.
Grongnet [gʁɔ̃ɲɛ] : n. m. Anneau métallique ou fil de fer passé dans le groin des porcs pour les empêcher de finger.
Grongnoux(se) [gʁoɲu(sə)], Grongneux(se) [gʁoɲø(sə)], Grongnard(e) [gʁoɲaʁ(də)] : n. m. (f.) Qui est toujours de mauvaise humeur, qui grogne, qui maugrée : Un vieux grongnoux.
Groue [gʁu] : n. f. Petite glace. Eau gelée à la surface des flaques, mares, étangs, rivières, etc.
Grous d’iao [gʁu djaw] : n. m. pl. Bouillie de farine de blé coupée en cubes et fricassée. At saï j’alons manjeu des grous d’iao. Ce soir je vais manger de la bouillie de blé noir.
Guerdaod [gœʁdaw] : n.m. Grabat. Mauvais lit.
Guerlot [gəʁlo] : n. m. Grelot.
Gueuch’té [gøʃ’te] : n. f. Très petite quantité, une goutte. Faot ti mettr de l’uile ? Vé, un p’tit, juste eune p’tite gueuch’té. Faut-il mettre de l’huile ? Oui, un peu, juste une petite goutte.
Gueunasser [gønasø] : v. intr. Pleuvoir doucement mais continuellement.
Gueunasserie [gønasʁi] : n. f. Pluie fine et continuelle.
Gueuneu [gønø] : adj. Trempé par la pluie. I mouille a verse, je ses trempë-gueunë. Il pleut abondamment, je suis trempé comme une soupe.
Gueurlubieu [gøʁlybjø] : n. m. Garnement. Galopin. Enfant plus ou moins effronté.
Gueurnette [gøʁnɛt] : n. f. Grenouille, rainette, pénis d’enfant, (fig.) quéquette (fig.), verge humaine (fig.), zizi (fig.). Veux-tu ramasseu ben vite ta gueurnette mon garcaille !
Gueurnieu [gøʁniø] : n. m. Grenier à fouin ou à grain.
Guernouézelle [gəʁnuezɛl] : n. f. Groseille à maquereau
Gueurnouille [gəʁnuj] : n. f. Grenouille.
Gueuroueller [gəʁuɛlø] : v. intr. 1. Se porter à merveille. Ça gueurouelle t’y à matin ? Comment allez-vous ce matin ? 2. Remuer, s’agiter. Le poupon q’mence à gueurouelleu, i s’essoucille bin manque. Le bébé commence à s’agiter, il se réveille sans doute.
Gueurouée [gøʁwe] : n. f. 1. Gelée. 2. Grande quantité. La traille a core fait une gueurouée de p’tits. La truie a encore fait une portée de nombreux petits.
Gueurouer [gøʁwø] : v. intr. Geler.
Gueursillon [gøʁzijɔ̃] : n. m. Grillon.
Guinche [gɛ̃ʃ] : n. f. Bot. Herbe haute et fine récoltée en forêt utilisée pour une certaine vannerie, notamment la confection de jèdes.
Hâ [’ɑ] : n. f. Haie.
Haïii ! [ajiii] : interj. Onomatopée de commandement pour faire démarrer les chevaux de trait.
Halaije [ɑlɛʒə] : n. m. Halage.
Hâler le linge [ɑlø le lɛ̃ʒ] : expr. Sécher le linge.
Ham’ (faire) [(h)am] : interj. « Miam-miam », en langage enfantin. Interjection utilisée pour faire ouvrir la bouche au bambin nourri à la cuillère. Fèt ham’ ! Fait « miam-miam » !
Hanes [(h)an] : n. f. p. Vêtements sales.
Hardes [aʁd] : n. f. pl. Vêtements.
Hariâ [aʁjɑ] : n. m. Fatras, amas d’objets hétéroclites ou inutiles. Difficulté inextricable. En v’la ti d’un hariâ chez taï ! En voilà d’un fatras chez toi !
Haricoter [‘aʁikotø] : v. intr. Travailler ou agir lentement et sans grand résultat.
Haricotier [‘aʁikotjø] : n. m. Homme travaillant sans méthode et avec peu de résultat. C’ét ni fèt, ni a fére ! Un vra travâil d’haricotië ! C’est un travail si mal exécuté, qu’il semble avoir été fait sans méthode !
Harpon [‘aʁpɔ̃] : n. m. Scie constituée d’une longue lame munie de poignées à chaque extrémité, utilisée par deux bûcherons.
Haute-heure [’awtøʁ] : n. f. Heure avancée dans la matinée ou l’après-midi. Je vienrë a la aote-heure ! Je viendrai en fin de matinée ! Tu vienrâs a la aote-heure après collation ! Tu viendras en fin d’après-midi après le goûter !
Hauturier [’awtyʁjø] : adj. et n. m. Homme qui arrive tard dans la matinée.
Hâzier [ɑziø] : n. m. Friche.
Hieur [jøʁ] : n. m. Hier.
Hin.ne [ɛ̃n] : n. f. Pantalon. Il a tinw maigri q’i n’en perd sa hin.ne. Il a tant maigri qu’il en perd son pantalon.
Hin.në [ɛ̃nø] : v. tr. Culotter, mettre un pantalon, et plus largement habiller. Vas-don hin.neu le p’tit ! Vas donc mettre son pantalon au petit ! Hin.ne teu don, tu fés honte ! Culottes-toi donc, tu fais honte !
Hirondelles [iʁɔ̃dɛl] : n. f. pl. Sabots de dames, nommés ainsi à cause de leur forme au niveau des orteils.
Hongreur [ɔ̃gøʁ] : n. m. Une personne faisant office de vétérinaire, non diplômée, détenant une expérience ancestrale. L’hongreur utilisait parfois des « brenées » (potions d’eau et de son).
Hoûssae [husɑ] : n. f. Houssaie, houssais. Lieu au sein d’une forêt où pousse beaucoup de houx.
Houssais (le) [lə usɛ] : topon. Village d’Héric dont ont peut probablement rechercher l’origine dans le mot gallo hoûssae désignant un lieu au sein d’une forêt où pousse beaucoup de houx.
Hoûsser [usø] : v. tr. Houer. Labourer avec la houe. On va housseu les pataches. Nous allons labourer les pommes de terre.
Hue ! [‘y] : interj. Onomatopée de commandement pour faire démarrer les chevaux de trait.
Husset [ysɛ] : n. m. Demi-porte (partie basse). Parfois placée en extérieur et accompagnée d’une porte pleine intérieure.
Iao [jaw] / Éo [ew]: n. f. Eau.
Idée (avaï – de) ou (avaï – que) [avaj ide] : loc. verb. Avoir l’intention de … Penser que …
Ielle [jɛl] : pron. pers. Elle, quand placé devant un verbe. On dira ainsi C’ét ielle pour c’est elle et ielle oussi pour elle aussi, mais par contre ê va ben pour elle va bien.
Ieulles [jøl] : pron. pers. Elles, employé dans les mêmes conditions que ielle.
Ieus [jø] : pron. pers. Eux.
Il ét pu qhéssion d’ça [il e pu kesjɔ̃ d’sɑ]: expr. Ça n’a plus cours. Ce n’est plus d’actualité.
Indigne [ɛ̃diɲ] : adj. Mal tenu, sal, pas présentable, délabré. Dam ! Tu vas alleu te nettoyeu la goule tes indignes. Tu vas allez te laver le visage tu n’es pas présentable. Les écuries sont indignes, faudreut tout r’faire à neu. Les écuries sont délabrées, il faudrait tout refaire à neuf.
Ignao [iniaw], Iao [iaw] : n. m. 1. Agneau. 2. Nigaud, benêt, niais. Qheu ignao sti-la ! Quel nigaud celui-là !
Irouplin.ne [iʁuplɛ̃nə] : n. m. Aéroplane. Avion.
Jacace [ʒakas] : n. f. Pie. Bavarde.
Jacacer [ʒakasø] : v. intr. (de jacque, nom dialectal du geai, du prénom Jacques). 1. Crier, piailler, en parlant de la pie. 2. Parler très haut avec volubilité, en général pour dire des futilités.
Jaï [ʒɑj], Jaqe [ʒɑk] : n. m. Geai.
Jâille [ʒɑj] : n. f. Ordures. Objet de mauvaise qualité et sans valeur.
Janvieu [ʒɑ̃vjø] : n. m. Janvier.
Jao [ʒɑw] : n. m. Coq.
Jaqe [ʒɑk], Jaï [ʒɑj] : n. m. Geai.
Jarretier [jaʁtje] : n. m. Synonyme de jarretière.
Jarretière [jaʁtjɛʁ] : n. f. Synonyme de jarretier. Pièce d’habillement, consistant en un ruban, de tissu élastique entourant la jambe au-dessus ou au-dessous du genou et qui maintient les chaosses en place.
Jarteler (se) [jaʁtəlø] : v. tr. Mettre ses jarretelles.
Jâun [ʒɛ̃w] : topon.Commune de Jans.
Jauneau [jɑwnew], Jaunréau [jɑwnʁeow] : n. m. Verdier.
Jaunréau [jɑwnʁeow], Jauneau [jɑwnew] : n. m. Verdier.
Javelle [ʒavɛl] : n. f. Petit tas de céréales coupées à la main ou par la javeleuse, et qu’on lie ensuite en gerbes.
Jede [ʒəd] : n. f. Récipient à pâte, en osier. Banneton.
Jède [ʒɛd] : n. m. Panier d’osier tressé avec de la ghinche ou des ronces préparées à l’eau bouillante pour en retirer les piquants.
Jedrele [ʒədʁɛl] : n. f. Récipient en bois de forme évasée pour élaiter le beurre.
Jeu, c’ét pâs de … [ʒœ] : exp. C’est déloyal. C’ét pâs de jeu ! T’a zieuter su mes cartes a maï. Tu triches ! Tu as jeter un œil sur mes cartes.
Jeûs, c’ét pâs des … [ʒœ] : exp. C’est compliqué. C’ét pâs des jeûs s’t’affaire-lâ. C’est une entreprise difficile à mener.
Jine [ʒin] : topon. Ruisseau de La Chézine sur la commune de Grandchamps-des-Fontaines.
Jinw [ʒɛ̃w] : nb. m. Jean.
Jiqhet [ʒikɛ] : n. m. Hoquet.
Jis [ʒi] : n. m. Jeune pousse d’arbre. Gourmand.
Jonao [jonɑw] : n. f. Mesure agraire de surface valant un demi-hectare.
Jotte [ʒɔt ] : n. f. Citrouille. A’t saï on va mangeu eune bonne soup’ de jot’. Ce soir nous allons manger une bonne soupe de citrouille.
Jou d’orine [ʒu d ɔʁin] : n. m. Jour de naissance.
Jouasse [ʒwas] : adj. Prêt à s’amuser. Le p’tit chien est jouasse à matin. Le petit chien a envie de jouer ce matin. Ne pas être jouasse : être triste, manquer d’humour.
Jouqer [ʒukø] / Jouqeter [ʒukətø] : v. intr. Percher, jucher. Les jaos sont jouqës de bon eure. Les coqs sont perchés de bonne heure.
Journée [ʒuʁne] : n. f. Ancienne mesure agraire correspondant à la superficie que pouvait travailler un homme dans sa journée. Mesure très variable d’une paroisse à l’autre en fonction de la nature du terrain et du genre de culture pratiquée. A Saint-Émilien-de-Blain, deux journées valaient environ 1/2 hectare.
Journée (à -) [a ʒuʁne] : loc. adv. Continuellement. Il ét a journée ou cul de la barrique. Il est sans cesse au cellier à boire un coup.
Juillé [ʒyije] : n. m. Juillet.
Juin [ʒyɛ̃] : n. m. Juin.
Kartel [kaʁtɛl ] : n. m. Quartier. Morceau. Veux-tu un kartel de ponme ? Veux-tu un morceau de pomme ?
La Chfalrâ [la ʃfalʁɑ] : topon. Commune de La Chevallerais.
La Grigonnâ [la gʁigɔnɑ] : topon. Commune de La Grigonnais.
La Hamonna [la amonɑ] : topon. Village de La Hamonnais sur la commune d’Héric.
La-lein [la-lɛ̃j] : adv. Là-bas, pas loin. On va aleu chercheu les vaches lalin. Nous allons chercher les vaches là-bas.
La Meillerâ [la mɛjʁɑ] : topon. Commune de La Meilleraye-de-Bretagne.
Lampée [lɑ̃pø]: n. f. Goulée.
Lampion [lɑ̃pjɔ̃] : n. m. Lanterne contenant une matière combustible et une mèche, servant pour les illuminations.
La Pâqlâ [la pɑklɑ] : topon. Commune de La Pâquelais.
Lâsser [lasø] : v. tr. Fatigué, lassé. Ah ! Je seu-ti lasseu. Ah! Comme je suis fatiguée.
Lavandiere [lavɑ̃wdjəʁ], Qheûe de pele [kødpɛl] : n. f. Bergeronnette.
Le Coudraï [lə cudʁaj] / Le Coudra [lə cudʁɑ] : topon. Commune du Coudray.
Le Derni [lə dəʁni] : topon. Commune du Dreny.
Lein [lɛ̃j] : adv. Loin éloigné. Ç’est lein ! Ç’est loin !
L’Éraodâ [leʁɑodɑ] : topon. Commune de Saint-Émilien-de-Blain.
Le sièn [meʁʃə] : pron. dém. Celui.
Lé Toch [le tɔʃ] : topon. Commune de Les Touches.
L’Gav [l’gav] : topon.Commune du Gâvre.
Let [lə] : n. m. Lit.
Lèt d’beure [lɛ dbəʁ] : n. m. Lait baratté, petit-lait, babeurre.
Leune [lən] : n. f. Lune.
Li [li] : pron. pers. Lui. Ça m’étonne-ti de li ! Ça m’étonne bien de lui !
Lian [ljɑ̃] : n. m. Attache, lien. D’aotrfaï, on fezeat des lians pour enjavelë le bllë. Autrefois, on faisait des liens pour mettre en gerbe le blé.
Liche [liʃ] : n. f. 1.Art de boire et de manger sans bourse délier. 2.Consommation excessive d’alcool. 3.Baiser mouillé.
Lichée [liʃe] : n. f. Lichette (fam), petite quantitée.
Liche-pot [liʃ-po] : n. m. inv. Index (doigt, voc. enfantin).
Lichée [liʃə] : n. f. Lichette, petite quantité de quelque chose. Je prenraes ben une petite lichée de saoce. Je prendrais bien une petite lichette de sauce.
Licher [liʃø] : v. tr./intr. Lécher, boire beaucoup (fig.). Dam ! Le Fernand c’est un gars qui liche. Pour sûr ! Fernand est porté sur la bouteille.
Lieue [ljø] : n. f. Unité de distance valant environ quatre kilomètres. I n’avaet q’un cart de lieu a fére, mé dam i s’arrete dans touéz ou catr bistrots. Il n’avait qu’un seul kilomètre à parcourir mais malheureusement, il s’arrêta dans trois ou quatre bars.
Lieuvr [ljœv] : n. m. Lièvre.
Lingère [lɛ̃gɛʁ] : n. f. Personne chargée de l’entretien du linge. Les lingères travaillaient souvent en duo à domicile, la couturière et la raccommodeuse.
Lion [ljɔ̃] : n. m. Lien de paille, utilisé pour nouer les gerbes de céréales.
Liquette [likɛt] : n. f. Chemise.
Lizette [lizɛt] : n. f. Betterave fourragère.
Loche [lɔʃ] : n. f. Limace.
Lonji [lɔ̃ʒi] : n. m. Majeur (doigt, voc. enfantin).
Losse [lɔs] : n. f. Louche.
Louchereuille [luʃʁəj] : n. f. Le contenu d’une louche.
Louve [luvə] : n. f. Nasse en osier pour la pêche.
Lu [ly] : pron. pers. Lui. Ça m’étonne-ti de lu ! Ça m’étonne bien de lui !
Luma [lymɑ] : n. m. Escargot.
Lurot [lyʁo] : n. m. 1. Parasite du bois. 2. Lérot ou loir. Petit rongeur semi-hibernant. Les piës d’l’armouère sont piqhës. Les lurots sont d’dans ! Les pieds de l’armoire sont vermoulus, attaqués par les parasites.
Lustrine [lystʁin] : n. f. Étoffe de coton fortement apprêtée et glacée sur une face.
Luzenjeu [lyzɑ̃ʒø] : topon.Commune de Lusanger.
Ma faï ! [ma faj] : interj. Ma foi !
Mâcheu [mɑʃø] : adj.Meutri. Contusionné. I taet tombë tout dreut su l’épawle ! Son bras taet tout mâcheu ! Il était tombé tout droit sur l’épaule ! Son bras était tout meurtri !
Maçra [masra] : topon. Commune de Massérac.
Mai [mɛ] : n. m. Mai
Maï [maj]: pron. pers. Moi. Maï, je sonje. Moi, je pense.
Maie [mɛ] : n. f. Coffre sur pieds utilisé pour pétrir et conserver le pain.
Mâillé [mɑjø] : adj. Épuisé. J’n’e pouint arrétë d’la journeuille ! Je ses maillë ! Je ses rendu net ! Je n’ai pas arrêté de la journée ! Je suis épuisé ! Je n’en peux plus !
Mâillette [mɑjɛt] : n. f. Clou servant à ferrer le dessous des sabots.
Malaji [malaʒi] : n. m. Annulaire (doigt, voc. enfantin).
Malcommode [malkomɔd] : n. m./f. et adj. Personne sévère, désagréable, exigeante, de méchante humeur ou avec laquelle on ne peut pas plaisanter.
Maleumabe [malœmab] : adj. et n. m. Mal aimable, peu avenant. Ét ti maleumabe s’t’hon.me là ! Qu’est-ce qu’il est mal aimable cet homme là !
Mame ! [mam] : interj. Miam, miam-miam. Utilisé familièrement pour faire manger un enfant. Fès mame, mon fi, mame. Mange mon fils, mange. A noter qu’en norvégien on dit « nam-nam ! ».
Mangerie de boudin [mɑ̃ʒʁi də budɛ̃] : n. f. Repas de boudins. Repas pris avec la famille, les voisins, les amis, après avoir tué le cochon.
Mao [maw] : n. m. Mal. Je m’ses fès mao ! Je me suis fais mal !
Mâqe [mɑk] : n. f. Mâcre ou châtaigne d’eau.
Mâqhi [mɑki] : adj. Flétri. J’n’en veux pouint de ta pon.me, al ét toute mâqhi.Je ne veux pas de ta pomme, elle est toute flétrie.
Mâqhir [mɑkiʁ] : v. tr. Se flétrir.
Mâr [mɑʁ] : n. m. Mars.
Marbe [maʁb] : n. m. 1. Marbre. 2. Bille en terre cuite ou en verre servant à des jeux d’enfants. Les goces chanjeaent lous marbes entr yeûs. Les gosses s’échangeaient leurs billes. 3. Galle du chêne. Excroissance de bois sur les brindilles de chêne provoquée par un parasite.
Marça [maʁsa] : topon. Commune de Marsac-sur-Don.
Marinier [maʁiɲø] : n. m. Conducteur de péniche. Batelier.
Marchand d’guenilles [maʁʃɑ̃ dgønij] : n. m. Chiffonnier. Voir Peuillotou.
Marcou [maʁku] : n.m. Matou.
Marraine [mɑʁɛn] : n. f. Femme (mariée ou non). Terme dépourvu de toute connotation péjorative. La Nanon, c’atait un’ bell’ marraine, y’avait quinze ou vingt ans. Nanon était une belle femme il y a quinze ou vingt ans.
Marça [maʁsa] : topon. Commune de Marsac-sur-Don.
Massacrer [masakʁø] : v. t. Abîmer, endommager quelque chose par un travail maladroit.
Matineuï [matinɛj] : n. f. Matinée.
Maw [maw] : n. m. Mal. Oh, j’e ti maw a la tete ! Oh, comme j’ai mal à la tête !
Mâzette [mɑzεt] : Interj. Pour exprimer l’admiration, l’étonnement. Tout d’meme, c’ét un biao gâ… mâzette ! Tout de même, c’est un bel homme… mazette !
Mélayer [melɛjø ] : v. tr. Mélanger, mêler.
Méle [melə] : n. f. Nèfle.
Mener [m(ə)nø] : v. tr.Conduire (un troupeau, un véhicule).
Menet [məne] / Min-neu [mɛ̃nø] / Min-né [mɛ̃ne] / Meneu [mønøj] : n. f. Minuit.
Meniere [mənjəʁ] : n. f. Espèce, manière, sorte, façon. A n’en fèt des menieres pour pas grand chouse !Elle fait beaucoup de manières pour peu de chose !
Mercelot [mɛʁsəlo] ou [mɛʁsəjo] : n. m. Colporteur allant de maison en maison vendre ses marchandises (mercerie surtout).
Mercher [meʁʃə] : v. tr. Marquer, noter.
Méseu [mezø] : adv. Maintenant. Ça gueurouelle point fort de méseu. Ça n’as pas l’air d’aller bien en ce moment.
Mésse de Menet [məs də mənø] : expr. Messe de minuit.
Mettr à l’engrais [mɛt a l’ɑ̃gʁɛ] : expr. Engraisser un porcelet.
Mettr a mûrâ [mɛt a myʁɑ] : expr. Conserver des pommes, mettre en réserve des pommes, faire sa réserve de pommes.
Mettr en perce [mɛt ɑ̃ pəʁs] : expr. Mettre en place la clé de barrique sur le tonneau.
Meule de foin [møl də fwɛ̃] : n. f. Tas de foin de forme conventionnelle (conique à son sommet) destiné à regrouper le foin avant de l’engranger.
Meûnië [mənjø] : n. m. Personne qui dirige un moulin.
Meunerie [mønʁi] : n. f. Usine où l’on transforme les grains de céréales, plus spécialement le blé, en farine. Synonyme de minoterie.
Meurienne [məʁjɛ̃n] : n. f. Sieste de l’après-midi.
Meuriennée [məʁjɛ̃ne] : n. f. Début d’après-midi, sieste.
Midi [midi] : n. f. Grande sauterelle verte.
Milière [milɛʁ] : n. f. Mil (millet) dont on mettait les tiges en coupage pour nourrir les bêtes.
Minoterie [minotʁi] : n. f. Usine où l’on transforme les grains de céréales, plus spécialement le blé, en farine. Synonyme de meunerie.
Minotië [minotjø] : n. m. Personne qui dirige une minoterie.
Mirloder [mʁlodø] : v. intr. Embellir par des dessins coloriés.
Mirlodure [mʁlodyʁ] : n.f.Enjolivure.
Misère (avoir de la) [mizɛʁ] : n. f. Avoir de la difficulté. Les étrangers ont de la misère à apprendre le français car certains mots semblables ont un sens différent.
Mitan [mitɑ̃] : n. m. Milieu.
Mitaod [mitɑw] : n. m. Soupe froide, composée de morceaux de pain ou de galette de blé noir trempés dans du cidre doux ou du vin sucré.
Mitonnée [mitɔnej] : n. f. Panade. Sorte de soupe faite d’eau et de pain rassis.
Mitron [mitʁɔ̃] : n. m. Garçon boulanger, pâtissier.
Moâ [moɑ] : adj. Mauvais, méchant, sournois. Étr moâ come ene vache naï. Être sournois, ne pas dévoiler le fond de sa pensée.
Mochet [mɔʃɛ] : n. m. Mouchoir.
Montre à/de gousset [mɔ̃tʁə a/də gusɛ] : n. f. Type de montre de poche, le gousset étant le nom de la petite poche du gilet prévue à cet usage.
Mouâ [mwɑ] / Moué [mwe] : topon. Commune de Mouais.
Moulard [muaʁ] : n. m. Moulin à pommes.
Mot d’billet [mo dbije] : n. m. Papier sur lequel on écrit brièvement une consigne, une note, un avertissement. Aote-faille a l’ecole on se passë des mots d’billet. Si la maitresse nous voyë, on se faisë attrapë et ça t’taet la pénitence. Autrefois à l’école, on se passait des petits mots. Si la maîtresse nous voyait, on se faisait réprimander et c’était la punition.
Motton [mɔtɔ̃] : n. m. Grumeau de farine ou d’autre matière mal mélangée. Je ses a fére des crèpes, mé dam ! j’e pouint assë melayë et j’e des mottons. Je suis en train de faire des crêpes, mais j’ai des grumeaux car je n’ai pas suffisamment mélangé.
Mouche-à-miel [muʃ a mijɛl], Avette [avɛt] : n. f. Abeille.
Mouche-veurette [muʃ vəʁɛt] : n. f. Mouche des étables.
Moucher [muʃø] : v. intr. Pour les bovins, c’est galoper soudainement, la queue en l’air, apeuré par les piqûres de taons.
Mouchouer d’coû [muʃwə d ku] : n. m. Carré de tissu léger que l’on porte autour du cou.
Moufu [mufy] : adj. (Pain et brioche) Pâte légère et bien levée. A son teurjous ben mouffues vos madeleines. Vos madeleines sont vraiment bien moelleuses.
Mouillasser [mujasø] : v. intr. Pleuvoir légèrement. Bruiner.
Mouillasserie [mujasøʁi] : v. intr. n. f. Pluie fine et continuelle. Quelle mouillasserie depé à matin ! Il pleut sans relâche depuis ce matin !
Mouille-vâlet (ene pllée/pieuille …) [mujvɑlɛ] : expr. Une pluie trop modérée pour ne pas sortir travailler dans les champs, mais suffisante pour être bien mouillé.
Mouiller [mujø] : v. intr. Pleuvoir.
Mue [my] : n. f. Cage en bois, munie d’une trappe et de brancards, utilisée pour transporter le cochon, de la soue au lieu de l’abattage.
Mulon [mylɔ̃] : n. m.Forme régionale de meulon. Grosse meule de foin stocké définitivement avant sa consommation. Expr. Chargeu une chartée de foin à haut mulon = Charger une charrette de foin plus que la hauteur normale.
Mûrâ [myʁɑ] : n. m. Conserve, fruitier, mûrisserie, réserve de pommes.
Musard [myzaʁ] : n. m. Traînard. Pas pressé.
Muser [myzø] : v. intr. Perdre son temps, traîner en route. Après la messe, il a musé. Après la messe il a traîné en route.
Musette [myzɛt] : n. f. 1. Petit sac d’ouvrier, en toile, porté à l’épaule. 2. Accès d’ivresse. I’n n’avaet ti d’eune bonne musette, yere ou saï ! Il avait une bonne « cuite » hier soir !
Musser (se) [mysø ] : v. pron.Se glisser par un petit trou.
Remerciements :
- Régis Auffray pour son dictionnaire Le Petit Matao.
- Fabien Lecuyer pour son Ebook Le Teinzou du Galo.
- Arthur Maillard pour son livre Le Parler du pays de Bouvron.